A Lomé, la capitale, les forces de l'ordre ont quadrillé le lieu prévu pour le démarrage de la marche, rendant tout rassemblement impossible.
Les agents de sécurité dépêchés sur les lieux ont recouru au gaz lacrymogènes pour disperser les rares manifestants qui ont voulu leur "tenir tête".
Ces manifestations appelées par le Parti national panafricain (PNP) ont plutôt eu lieu dans d'autres villes à l'intérieur du pays.
A Sokodé, au centre du pays, les manifestants auraient brûlé le commissariat de la ville et emporté des armes et munitions.
Des témoins rapportent qu’il y aurait eu des morts dans les rangs des forces de l'ordre.
Atchadam Tikpi, le leader du PNP, a affirmé a la correspondante de VOA Afrique qu’au sept morts ont été dénombrés à Sokodé et parmi eux, un mineur.
Des cas d’arrestations sont signalés dans plusieurs villes ainsi que plusieurs blessés par balles, a indiqué l’opposant.
Aucune source officielle n’a confirmé le bilan.
Marche de l’opposition togolaise étouffée dans l’œuf à Lomé
La marche à l'appel du Parti national panafricain (PNP), prévue ce samedi 19 août 2017, à Lomé, n'a pas pu se tenir.
Comme l'annoncé jeudi dernier le ministre togolais de la sécurité, le colonel Yark Dameyane, la manifestation du PNP, a été étouffée.
Dès les premières lueurs du jour, les forces de l'ordre ont bouclé le site du démarrage de la marche, rendant tout rassemblement impossible.
Malgré l'engouement des organisateurs de la marche, de leurs militants et sympathisants, cette manifestation n'a pas pu se tenir.
Pour les rares manifestants qui ont voulu "tenir tête" aux agents de sécurité dépêchés sur les lieux, les gaz lacrymogènes ont eu raison d'eux.
Le ministre de la sécurité s'est dit retrouvé dans l'obligation d'empêcher la marche car les organisateurs n'ont pas voulu changer d'itinéraire.
La marche devait se dérouler sur une partie de la nationale N°1, dans la banlieue nord de Lomé.
Pour le ministre Dameyane, l'intention du PNP était de bloquer le pays en empêchant pour des heures la circulation sur ce tronçon de la nationale N°1.
Mauvaise foi, crie Atchadam Tikpi, le leader du PNP.
"Nous n'allions qu'occuper qu'une partie de la voie et laisser l'autre pour la circulation", a martelé M. Tikpi.
Pour le président de ce jeune parti de l'opposition, le gouvernement fait entorse à la loi qui régit les manifestations publiques dans le pays, ce qui constitue une violation des droits de l'homme.
Pour rappel, le PNP a appelé à cette manifestation pour demander le retour à la constitution togolaise de 1992, qui limite le mandat présidentiel et prévoit un scrutin à deux tours.
L’autre revendication de ce parti est l'octroi du droit de vote à la diaspora.
Reportage de Kayi Lawson à Lomé pour VOA Afrique