La "MCN" face à ses limites au PSG ?

Neymar de Paris Saint-Germain jubile avec Kylian Mbappé après avoir ouvert le score lors du match de la Ligue des champions contre Celtic au Celtic Park, Grande-Bretagne, 12 septembre 2017.

Edinson Cavani n'a sauvé que les apparences à Marseille: son coup franc -- coup de génie -- permet au PSG de rester invaincu (2-2), mais ne masque pas les failles de la fameuse "MCN", entre les nerfs fragiles de Neymar et la suffisance de Kylian Mbappé. Inquiétant pour la suite ?

Neymar a donc été exclu en fin de match après deux avertissements pour son premier 'clasico' français. Un levier à exploiter pour ses futurs adversaires ?

"Neymar peut faire énormément, on le sait, mais si tu le titilles (...) il peut péter les plombs et ça s'est vu", commente Jocelyn Angloma, ancien défenseur passé par le PSG et Marseille, dans L'Equipe.

Si on a cru voir du Ronaldinho sur quelques gestes, à l'image de ses chevauchées en début de match ou de son but d'une frappe du gauche tout en relâchement, le N.10 brésilien n'a pas justifié sur ce match son recrutement à prix d'or (222 M EUR). L'ancien crack de Barcelone est censé être présent dans les grands rendez-vous, et pas quitter le Vel' plus vite que prévu à cause de ses nerfs.

"Les supporters m'ont souvent jeté des projectiles, c'était exagéré, ce n'est pas le football ça. Je n'ai pas perdu mon sang-froid, j'assume mon erreur", s'est-il défendu après la rencontre. Et de glisser aussi que la "pelouse était sèche et haute"... avant d'admettre, plus lucidement: "Les Marseillais étaient bien, mais nous étions en dessous de notre vrai niveau."

. Mbappé, le coup de moins bien

Certes, Kylian Mbappé aurait dû bénéficier d'un penalty après une main de Jordan Amavi. Mais sa façon de fustiger les décisions arbitrales sonne comme un aveu de faiblesse pour un joueur peu habitué à se réfugier derrière de tels faits de jeu.

"Mbappé, ce n'est pas trop ça depuis deux, trois matches", tranche Angloma, tandis qu'Amara Simba, ancien attaquant du PSG, souligne dans L'Equipe que la pépite de 18 ans "a rarement effectué les bons choix".

L'ancien Monégasque fut techniquement méconnaissable, avec 15 ballons perdus sur seulement 32 joués. C'est l'un des plus mauvais matches de sa jeune carrière avec la finale de la Coupe de la Ligue d'avril 2017 (défaite de Monaco 4-1) où il avait été étouffé par Thiago Silva, aujourd'hui son capitaine.

Après avoir chargé les arbitres, Mbappé a tout de même réussi à reconnaître son "match raté": "J'ai eu beaucoup de pertes de balle, je n'ai pas été assez tueur dans les derniers mètres". Et d'ajouter: "On n'a pas mesuré peut-être l'importance de ce match, tout simplement". Il admet là sa première erreur de communication, dans la semaine écoulée: déclarer qu'un clasico français est un match comme les autres.

Il aura l'occasion de faire oublier ce faux pas en compensant l'absence de son complice préféré, Neymar, suspendu face à Nice lors de la prochaine journée, vendredi au Parc des Princes.

. Cavani, toujours là

Finalement, seul Cavani fut à la hauteur du début à la fin dans la "MCN" au Vélodrome. Son très beau but a récompensé son état d'esprit irréprochable et son sens du sacrifice. Certes l'Uruguayen a toujours des gros ratés devant les filets, mais il fait face. C'est lui qui avait inscrit le but parisien lors du naufrage à Barcelone en Ligue des champions la saison dernière (6-1).

"Cavani a fait la différence alors qu'on l'a peu vu, c'est sa force", félicite Angloma. "Il a su sortir le grand geste au bon moment", abonde Simba.

"El Matador" peut donc permettre au PSG de se défaire des blocs bas que le PSG croise en L1. Avant le faux pas contre l'OM, la difficulté des Parisiens à se dépêtrer des défenses regroupées avait déjà affleuré, à l'image de ce nul à Montpellier (0-0) ou de cette victoire arrachée à Dijon (2-1), grâce à un autre exploit individuel signé Thomas Meunier.

Face au Bayern Munich, qui contestera sans doute au PSG la première place de groupe en Ligue des champions le 5 décembre en Bavière, le problème sera différent. Le club bavarois aime faire le jeu.

Mais le club de Jupp Heynckes sait maintenant que "Ney" n'est pas hermétique à la pression, et que, parfois, Mbappé peut se montrer un peu trop facile.


Avec AFP