Depuis fin avril, l'opposition manifeste quotidiennement dans le centre d'Antananarivo. Elle a d'abord protesté contre des lois électorales controversées et demande désormais le départ du président, élu en 2013.
Pour sortir de l'impasse, le chef de l'Etat a nommé lundi un Premier ministre "de consensus", conformément aux injonctions de la Haute Cour constitutionnelle (HCC). Haut fonctionnaire international, Christian Ntsay, s'est vu confier le soin de former le nouveau gouvernement en cette année électorale.
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"On continue notre manifestation même si on a ce nouveau Premier ministre", a annoncé mardi devant 2.000 partisans la députée du parti Tim, Hanitriniaina Razafimanantsoa.
Le rassemblement de mardi a tourné au règlement de comptes entre les deux principaux partis d'opposition, qui font cause commune contre le président depuis le début de la fronde.
Le Mapar de l'ancien chef de l'Etat Andry Rajoelina a revendiqué la paternité de la nomination du nouveau Premier ministre.
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"On assume officiellement que c'est nous qui avons proposé le Premier ministre nommé par Hery Rajaonarimampianina", a déclaré le député Mapar, Roberto Tinoka.
"Il y a des députés qui se sentent trahis dans le processus", a réagi Mme Razafimanantsoa.
"Vous avez déjà proposé ce Premier ministre sans nous aviser, c'est un acte accompli. Maintenant amenez-le ici sur la place du 13-Mai pour faire un pacte avec nous", a-t-elle ajouté pour tenter de désamorcer les tensions.
La passation de pouvoir entre le Premier ministre sortant Olivier Mahafaly Solonandrasana, qui a démissionné lundi, et son successeur est prévue mercredi matin.
La crise politique qui secoue Madagascar a éclaté à quelques mois des élections générales. Elles étaient prévues en novembre et décembre, mais la HCC a imposé qu'elles se déroulent dès la "saison sèche", c'est-à-dire avant septembre.
Le président Rajaonarimampianina n'a pas annoncé s'il comptait se représenter pour un autre mandat.
En revanche, les deux principaux chefs de l'opposition - Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014 - ont déjà laissé entendre qu'ils étaient prêts à se lancer dans la bataille.
Avec AFP