Si pour certains Gabonais la désignation de Rose Christine Ossouka Raponda au poste de Premier ministre du Gabon a permis de casser le "plafond de verre", pour l'activiste Laurence Ndong c'est un non-événement.
"La nomination d'une femme ne change rien, c'est le gouvernement gabonais qui doit changer", affirme la responsable de "Tournons la page", un collectif qui œuvre pour la bonne gouvernance dans ce pays d'Afrique centrale.
Pour cette leader de la société civile, Mme Ossouka Raponda ne fera que "ce que le président Ali Bongo Ondimba souhaite" et non "les réformes nécessaires pour améliorer les conditions de vie des Gabonais".
Les recriminations de Laurence Ndong à l'endroit de Mme Ossouka Raponda remontent à l'époque où cette dernière dirigeait la mairie de Libreville, la capitale.
"Elle n'a rien changé dans la ville", s'indigne Mme Ndong au micro de Peter Clottey du service anglophone de la VOA. "Il ne suffit pas d'être une femme pour changer le système", soutient l'activiste. "Nous devons changer de président en premier lieu", précise-t-elle dans un anglais limpide.
Lire aussi : Rose Ossouka Raponda, première femme à la tête du gouvernement gabonaisSi certains saluent l'ascension de Mme Ossouka Raponda comme un développement positif et un modèle auquel les jeunes filles peuvent désormais aspirer, il n'en est rien pour Mme Ndong.
"Il change de Premier ministre tous les deux ans, car ce n'est que le président qui décide, tout le monde le sait", soutient-elle, en parlant du chef de l'État gabonais, Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 2009.
"Nous ne nous attendons à aucun changement" avec Mme Ossouka Raponda, soutient l'activiste. "Elle sert une dictature".