La perte du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, un coup dur pour la lutte contre le VIH/sida

Al Melbourne, qui accueille la conférence internationale sur le sida, c'est la consternation suite à la nouvelle selon laquelle le vol MH-17 transportait une centaine de participants (Photo AFP)

La communauté médicale internationale, dans le désarroi suite à la mort soudaine d’une centaine de chercheurs et experts qui tentaient de rejoindre Melbourne, en Australie, la ville accueillant du 20 au 25 juillet 2014 la 20ème Conférence Internationale sur le Sida.

Ils se trouvaient parmi les 298 passagers à bord du vol de la Malaysia Airlines qui s'est écrasé dans l’est de l'Ukraine. Le Premier ministre australien a accusé les forces pro-russes d’avoir abattu l’avion.

Ces disparitions privent la campagne contre le VIH/sida de certains de ses principaux chercheurs. Parmi eux, l’éminent spécialiste Joep Lange, 59 ans, admiré pour son plaidoyer inlassable en faveur de l'accès aux médicaments anti-sida à des prix abordables pour les séropositifs des pays défavorisés.

« La santé mondiale et la lutte contre le sida ont perdu l’un de leurs plus grands dirigeants », a déclaré à l’agence Reuters Peter Piot, directeur de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et un ancien directeur exécutif de l'ONUSIDA.

M. Lange avait créé la Fondation PharmAccess, qui facilite l'accès des séropositifs et sidéens à la trithérapie. Il avait présidé pendant deux ans la Société Internationale sur le Sida (International Aids Society ou IAS), qui organise la conférence de Melbourne.

« C'est une véritable tragédie qui touche notre communauté », a déclaré Françoise Barré-Sinoussi de l'Institut Pasteur, qui préside actuellement l'IAS, et qui s’était vue décerner le prix Nobel de médecine en 2008 pour sa participation à la découverte du VIH.