"Nous avons enregistré 104 cas suspects de peste, dont 19 décès dans tout Madagascar", a annoncé le ministre de la Santé, le professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, à Antananarivo.
Le précédent bilan officiel de l'épidémie, communiqué mi-septembre, faisait état de 5 morts.
"Cette année, la saison pesteuse a commencé assez tôt et de manière brutale", a souligné le ministre. Elle s'étend généralement d'octobre à mars sur la Grande Ile, où la maladie réapparaît presque chaque année depuis 1980.
Un premier décès a été enregistré le 28 août, quand le malade, qui avait contracté la maladie à Ankazobe (centre), est décédé dans un taxi-brousse dans la ville de Moramanga (est) en essayant de rejoindre Tamatave, une ville sur la côte est.
En chemin, il a contaminé deux passagers, décédés début septembre.
Ces cas ont créé un mouvement de panique, surtout à Tamatave qui n'a pas connu la peste depuis cent ans, selon le ministère. Des habitants se sont rués dans les pharmacies.
Antananarivo, la capitale malgache, n'est pas épargnée: deux décès y ont été enregistrés, dont celui "d'une petite fille qui venait d'assister à un famadihana (tradition malgache de retournement des morts) à Fianarantsoa (centre)", a indiqué le ministère.
La saison pesteuse coïncide avec la saison des pluies, la tradition de "retournement des morts" et la recrudescence des feux de brousse, selon le ministère de la Santé.
La bactérie de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculée par les puces. Chez l'homme, la forme bubonique de la peste se soigne, si prise à temps, avec des antibiotiques, mais la forme pneumonique - transmissible par la toux - peut être fatale en seulement 24 à 72 heures.
Avec AFP