Dans la capitale, à Kinshasa, tout est resté normal. Mais la présence des hommes en uniforme montre la tension et fait peur à certains Kinois.
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Malgré la présence des agents de service de sécurité dans certains points chauds dans la capitale, ce dimanche, au petit matin, on pouvait apercevoir quelques passants qui se dirigeaient aux cultes.
Certaines rues étaient presque désertes, tel que le boulevard du 30 juin au centre-ville de la capitale, mais à l’intérieur, dans les avenues, tout est resté normal jusqu'à tard dans la soirée.
"C'est comme tous les dimanches, et le 19 sera comme tous les jours" explique un jeune Congolais.
Dans les transports en commun, les occupants se réservent de parler de la situation par peur de s’adresser à un agent de service de renseignement.
Dans les petites terrasses, certains Kinois qui sirotent la bière discutent et certains ont même l’envie d’en parler, mais sous l’anonymat : "nous le peuple, nous regardons les dialogues et c'est le peuple qui va décider".
Pour le mouvement citoyen Lucha, dont l’une de leurs militantes est, depuis le 17 décembre, portée disparue à Kinshasa, la seule voie d’expression reste la rue. Et pour cause: le gouvernement menace de filtrer ou de couper l’internet sur toute l’étendue du pays.
"À la veille du 19, chacun sait le rôle qu'il a à jouer, qu'il y est internet ou pas", a déclaré Ruzizi Aganze, membre de la Lucha.
A quelques heures de la fin officielle du deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila, ce dimanche soir, police et armée ont installé des barrages pour fouiller tous les véhicules.
Dans cet embouteillage du soir, tout le monde veut vite rentrer chez soi en attendant de voir comment va se terminer la journée de ce lundi 19.
Certaines informations disent que plusieurs familles habitant près de camps militaires se seraient déplacées vers l’intérieur de la ville pour une question de précaution.
Charly Kaseraka, envoyé spécial à Kinshasa