Un peu plus tôt dans la matinée, la police s'était déployée dans les rues de la capitale, érigeant des barrages routiers érigés sur les principales artères.
De petits groupes de manifestants se sont rassemblés dans le quartier d'affaires, épicentre des précédents rassemblements, où de nombreux magasins sont restés fermés, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Mombasa, ville côtière, la circulation était normale, selon des images retransmises par une télévision locale, bien loin des précédents rassemblements.
Le Kenya, locomotive économique d'Afrique de l'Est, est secoué depuis juin par des mobilisations menées par la "génération Z" (jeunes nés après 1997) contre le président William Ruto, arrivé au pouvoir il y a deux ans, et sa politique économique.
Des affiches partagées en ligne ont appelé à de nouvelles manifestations, surnommées "Nane Nane" ("Huit Huit" en swahili) pour signifier la date du 8 août.
Mercredi soir, le chef de la police par intérim, Gilbert Masengeli, a averti que des "criminels" avaient l'intention d'infiltrer les manifestations et déclaré qu'il fallait éviter les "zones protégées", comme l'aéroport international et State House, la résidence officielle du président. Il a ajouté que "du personnel de sécurité adéquat" avait été déployé.
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Les rassemblements, au départ pacifiques, ont pris un tour violent le 25 juin, lorsque des manifestants ont pénétré dans l'enceinte du Parlement. La police avait alors tiré à balles réelles.
Selon des organisations de défense des droits humains, au moins 60 personnes ont été tuées depuis juin, et des dizaines d'autres sont portées disparues. La police a été accusée d'avoir fait un usage excessif de la force.
Pour répondre à la pire crise depuis son arrivée au pouvoir, William Ruto a pris une série de mesures. Il a notamment retiré le projet de budget controversé qui prévoyait de nombreuses nouvelles taxes, et a limogé la quasi-totalité de son gouvernement. Mais le chef de l'Etat, qui a ensuite fait entrer quatre membres de l'opposition, a été critiqué pour avoir ensuite reconduit plusieurs poids lourds de son gouvernement.
Le chef de l'Etat a assisté jeudi à la prestation de serment de son nouveau gouvernement. "Nous sommes au début d’un nouveau chapitre de la gouvernance et du développement de notre pays", a-t-il déclaré.
M. Ruto est pris en étau entre des bailleurs internationaux qui le pressent de trouver des recettes pour rembourser une dette nationale culminant à 78 milliards de dollars, et la population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté.