Ce dispositif, composé de deux systèmes de reconnaissance faciale, a été dévoilé à la presse jeudi à l'aéroport Dulles, près de la capitale fédérale américaine.
L'un est chargé de vérifier les données biométriques des passagers lors de l'embarquement et l'autre doit permettre de fluidifier les arrivées de passagers sur des vols internationaux en comparant leur apparence réelle à des photos stockées.
L'utilisation exponentielle de techniques de reconnaissance faciale a enflammé le débat à travers le monde, autour de la surveillance et de la protection de la vie privée. Mais les autorités assurent que cette technique peut aider à réduire des files d'attente irritantes sans compromettre la sécurité.
"La technologie marche", a affirmé devant la presse Kevin McAleenan, officier du service des douanes et de la protection des frontières (CBP).
Lire aussi : Apple acquiert un fabricant de lentilles pour lunettes à réalité augmentée"C'est rapide, simple d'utilisation, flexible et rentable. Et nous croyons que ça va changer la face du voyage international", promet-il, estimant que la reconnaissance faciale permettra, à terme, d'abandonner les cartes d'embarquement.
Test grandeur nature: l'officier du CBP raconte que l'embarquement de 350 passagers dans un avion Airbus A380 était terminé en 20 minutes, moitié moins qu'en temps normal.
A l'aéroport Dulles, les responsables ont montré comment le nouveau système, géré par des iPads, identifiait et recoupait les images des voyageurs au moment de l'embarquement.
- "Big Brother" -
En août, trois jours après la mise en place du dispositif, un homme a été arrêté pour avoir tenté d'utiliser un faux passeport pour entrer sur le sol américain, un succès que les autorités attribuent à la machine.
L'homme de 26 ans, débarquant d'un vol en provenance de Sao Paulo, au Brésil, était muni d'un passeport français, mais l'outil de comparaison de reconnaissance faciale a déterminé que son image ne correspondait pas au document présenté. Les autorités ont découvert, caché dans sa chaussure, une carte d'identité du Congo.
Lire aussi : Le service de reconnaissance faciale du FBI ne protège pas assez la vie privéeLes responsables tiennent à rassurer les détracteurs de la reconnaissance faciale: les nouveaux systèmes sont uniquement développés pour les formalités d'entrée sur le territoire et pour embarquer dans l'avion.
"Nous ne collectons pas et ne conservons aucune nouvelle donnée", assure M. McAleenan. "Nous devons confirmer que les voyageurs sont bien qui ils prétendent être".
Dulles est l'un des 14 aéroports à utiliser la technologie de reconnaissance faciale pour les contrôles à l'entrée du territoire américain.
Kevin McAleenan assure que le degré de précision s'établit à "99%".
Levée de boucliers du côté des défenseurs de la protection des données personnelles, qui estiment qu'il y a peu de garde-fous sur la façon dont sont utilisées les bases de données de reconnaissance faciale.
Ils craignent une technologie à la "Big Brother" et montrent du doigt la Chine, où les autorités ont amplement déployé ce genre de systèmes.
Lire aussi : MasterCard lance le paiement par selfie dans 12 pays européensL'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) s'est à plusieurs reprises opposée au déploiement de cette technologie dans les aéroports, évoquant notamment des problèmes de précision et d'efficacité.
Jay Stanley, analyste de l'ACLU, alerte sur une utilisation qui "normalise la reconnaissance faciale comme une technologie de contrôle".
"Nous avons observé que ces technologies se sont propagées à partir des aéroports et sont maintenant utilisées dans toutes sortes de lieux, y compris dans certains lycées", a-t-il indiqué à l'AFP.
Avec AFP