"Ce lundi, après des années de fermeture, les écoles ont ouvert leurs portes en présence du gouverneur de la région" et les salles de cours ont été ornées du drapeau national, symbole de l'Etat malien jusqu'à présent absent de la ville, a déclaré à l'AFP Oumar Maïga, un enseignant contacté par téléphone.
"J'ai moi-même présidé la cérémonie d'ouverture de la rentrée scolaire 2016-2017 dans une classe avec, effectivement, le drapeau national. C'est un bon signe pour tout le Mali", a déclaré à l'AFP le gouverneur, Koïna Ag Ahmadou, sans préciser le nombre d'écoles concernées.
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"Je suis actuellement à Kidal, ce qui est également un symbole assez fort", a poursuivi M. Ag Ahmadou qui, lors de sa nomination en mars, avait indiqué ne pas savoir quand il pourrait rejoindre son poste.
L'Etat malien n'avait pas repris pied à Kidal depuis des combats en mai 2014 lors d'une visite du Premier ministre de l'époque Moussa Mara, qui s'étaient soldés par une lourde défaite de l'armée face aux rebelles.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg), qui contrôle Kidal, avait annoncé le prochain "lancement officiel par le représentant de l'Etat de l'ouverture des classes" dans la région.
Cette cérémonie, "à laquelle sont invités tous les partenaires de l'école, confirme la volonté de la CMA de faciliter le retour de l'administration conformément à l'accord de paix" signé en mai-juin 2015, affirmait l'ex-rébellion.
Dans son dernier rapport trimestriel au Conseil de sécurité sur le Mali, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon soulignait que "le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans le nord du Mali demeure problématique", ajoutant que le pouvoir central est totalement absent des régions de Kidal et Taoudénit (nord).
A la suite de la précédente rentrée scolaire, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) avait estimé en décembre 2015 que "plus de 380.000 enfants âgés de 7 à 15 ans" n'étaient pas scolarisés dans le nord du Mali, précisant que "79% des écoles étaient toujours fermées à Kidal".
En octobre 2015, des manifestations avaient eu lieu à Kidal pour empêcher la venue d'un ministre ou que des drapeaux maliens y soient déployés à l'occasion de la rentrée scolaire.
Avec AFP