La répression de la presse au Mali, fustigée par les défenseurs de la liberté d'expression

Après RSF et le CPJ, c'est au tours de l'OJRM de dénoncer les sévices dont font l'objet les journalistes au Mali

L’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) a fustigé dimanche dans un communiqué "la dégradation des conditions de travail des journalistes et communicateurs maliens''.
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L’organisation a évoqué l’attaque du 2 mars contre Dramane Traoré, animateur de Radio Kayira à Niono, aggressé à domicile et grièvement blessé. Et elle a dénoncé l’interpellation le 6 mars par la sécurité de l’Etat de Boukary Daou, directeur de publication du journal Le Républicain, dont on est toujours sans nouvelles.

L’arrestation de M. Daou a été fortement condamnée par les ONG internationales de défense de la presse, dont Reporters Sans Frontières (RSF) et le Comité de protection des journalistes (CPJ).

RSF rappelle que l’interpellation de M. Daou est intervenue « quelques heures après la publication de la lettre ouverte d’un soldat malien, reprochant au président de la République du Mali "les avantages accordés" au capitaine Sanogo, à l’origine du coup d’État du 22 mars 2012. Un décret présidentiel a nommé en janvier Sanogo à la tête d'un comité chargé de réformer l'armée malienne, tout en lui accordant un salaire et des avantages particulièrement généreux, dans un pays ravagé par les milices extrémistes islamistes où des dizaines de milliers de déplacés manquent de tout.

"La période de troubles que traverse le Mali ne justifie en aucun cas les intimidations exercées à l’encontre de journalistes", a déclaré RSF.

Quant au CPJ, il a estimé que l'arrestation de M. Daou "est un autre exemple de la violation de la loi par les forces de sécurité maliennes".