La Russie rejette la demande de l'ONU de trêves plus longues à Alep

Homme ayant reçu une ration de nourriture distribuée dans une zone assiégée par les rebelles à Alep, en Syrie, le 6 novembre 2016.

La Russie a qualifié de "contreproductive" la demande de l'ONU d'introduire des trêves plus longues à Alep pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi avoir reçu une demande en ce sens de la part de Jan Egeland, qui dirige le groupe de travail de l'ONU sur l'aide humanitaire.

"Des +pauses humanitaires+ sont sans doute nécessaires. Mais nous jugeons contreproductif et contraire au bon sens de les rendre plus longues juste comme ça, non pas pour apporter de l'aide réelle aux civils, mais pour permettre aux terroristes de renforcer leur capacité de combat", a déclaré le porte-parole du ministère, Igor Konachenkov, dans un communiqué.

M. Egeland a affirmé plus tôt dans la journée que les dernières rations alimentaires étaient en train d'être distribuées aux habitants assiégés des quartiers rebelles d'Alep-est où l'aide n'a pas pu être acheminée depuis quatre mois.

"Les conséquences d'une non-assistance (...) seront si catastrophiques que je ne peux même pas imaginer ce scénario", a-t-il déclaré, expliquant que ne pas autoriser l'acheminement de l'aide reviendrait à "affamer" un quart de million de personnes.

La Russie, qui mène depuis plus d'un an une campagne de frappes aériennes en soutien au régime du président Bachar al-Assad, a instauré plusieurs trêves humanitaires à Alep ces dernières semaines afin de permettre l'évacuation de civils et de blessés, le retrait des combattants et l'acheminement de l'aide humanitaire.

Ainsi, une trêve de 10 heures a été mise en place le 4 novembre, après celle qui a duré trois jours fin octobre.

Mais l'évacuation des blessés et des civils a échoué, les passages humanitaires établis par l'armée russe à ces fins étant restés quasiment déserts.

La Russie a livré plus de 100.000 tonnes d'aide humanitaire à Alep ces derniers mois "indépendamment de toute pause humanitaire", selon le ministère russe de la Défense.

"Ceux qui veulent vraiment aider les habitants d'Alep, le font", a-t-il souligné dans le communiqué.

Alep, l'ancienne capitale économique de la Syrie, est divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et est contrôlés par les rebelles.

Le conflit dans ce pays a fait plus de 300.000 morts et provoqué le déplacement de plus de la moitié de la population depuis son déclenchement en mars 2011.

Avec AFP