"Nous allons prolonger la trêve de 60 jours pour permettre non seulement le travail du processus de négociations, et qu'il n'y ait plus de morts", a déclaré Afonso Dhlakama, lors d'une conférence de presse organisée à Maputo au siège du parti.
S'adressant aux journalistes par téléphone depuis les montagnes de Gorongosa où il vit retranché depuis octobre 2015, le leader de la Renamo prolonge ainsi jusqu'au 4 mai une trêve qu'il avait annoncé de manière unilatérale, au lendemain de Noël, à la surprise générale.
Malgré quelques violations mineures M. Dhlakama a estimé que la trêve avait été globalement respectée et souhaite la poursuivre notamment pour ne pas miner davantage "l'économie du pays", durement touchée par le conflit.
Début février, le président Filipe Nyusi avait annoncé une nouvelle phase de négociations, sans la supervision des médiateurs internationaux qui jusque là accompagnaient le processus.
"Quand les médiateurs sont partis, le peuple mozambicain et les observateurs politiques étaient désespérés et pensaient que les négociations avaient capoté", a expliqué M. Dhlakama.
"Mais nous sommes parvenus à un nouveau consensus, avec le président de la République, mon frère Filipe Nyusi", a t-il ajouté, louant un "travail d'ingénierie qui n'a pas été facile".
Mardi soir, le président Nyusi a néanmoins annoncé la création d'un groupe de contact composé de sept ambassadeurs - la Suisse, la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Botswana, la Norvège et l'Union européenne - invité à financer le processus de paix.
"Nous souhaitons que vous répliquiez l'esprit de compréhension et l'humilité dans lequel nous travaillons", a t-il déclaré.
Pour Darias Joncker, analyste pour le groupe Eurasia, ce nouveau processus devrait "accélérer la signature d'un accord de paix", grâce "à la ligne directe de communication qui existe désormais entre Nyusi et Dhlakama".
Depuis les élections 2014 remportées par le Frelimo, le parti au pouvoir, les opposants de la Renamo réclament une plus grande décentralisation de l'Etat et une meilleure intégration de ses rebelles dans la police et dans l'armée.
L'ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), a repris les armes en 2013 pour contester la mainmise du Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1975.
Avec AFP