Depuis que l'épidémie a été déclarée le 8 mai, "les recettes ont baissé parce que des véhicules (en provenance de) Bikoro, qui approvisionnent Mbandaka en divers produits vivriers comme du gibier, ne viennent plus comme avant", a regretté Sébastien Nseka Lokila, gestionnaire du grand-marché de Mbandaka, ville de 1,2 million d'habitants.
Malgré cette rareté dans ce marché et l'absence de bousculades devant les étals, des morceaux de viande fraîche de crocodile, de sanglier, de singe et de tortue sont exposés sur les étalages, selon des journalistes de l'AFP.
Insouciantes, quelques vendeuses découpent en morceaux des animaux en vue de les étaler, sans aucune mesure de protection, alors que les acheteuses prennent à mains nues ces morceaux étalés avant de marchander.
>> Lire aussi : Au moins 27 morts dans l'épidemie d'Ebola en RDC
"Je suis amatrice de la viande fraîche de brousse, jamais elle n'a causé de maladies", se défend Nelly Mboyo, ménagère croisée dans ce marché.
Sans faire de commentaires, d'autres femmes passent sans s'arrêter devant les étalages de viande de brousse.
Le bilan officiel de l'épidémie d'Ebola à Mbandaka (à 700 km de Kinshasa) et Bikoro (à 600 km de Kinshasa) à la date du 20 mai est de 27 morts, sur 51 cas confirmés ou suspects, selon un document distribué par le ministère de la Santé de la RDC.
Lundi, les autorités congolaises et l'OMS ont lancé "une vaccination ciblée" contre la maladie d'Ebola à Mbandaka, touchée par l'épidémie, ciblant au moins 600 personnes censées avoir été en contact avec les malades ou les contacts des malades.
>> Lire aussi : Démarrage de la campagne de vaccination contre Ebola à Mbandaka
Les premiers vaccins ont été administrés à une dizaine de soignants.
Le virus d'Ebola se transmet de l'animal à l'homme à travers des contacts directs notamment lors de la chasse ou de manière indirecte par le contact avec des liquides secrétés par un organisme vivant contaminé, selon des experts du ministère de la Santé.
C'est la neuvième fois que la maladie à virus Ebola sévit sur le sol congolais depuis 1976. La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.
Avec AFP