Le gouvernement ivoirien a donné "la priorité à la paix et à la sécurité" pour régler la crise des soldats mutinés qui a secoué le pays pendant quatre jours, a déclaré mercredi son porte-parole.
Le bilan s'alourdir avec quatre morts et neuf blessés, selon le porte parole du gouvernement Bruno Koné. Selon lui, le Président Ouattara est "ulcéré" par la mutinerie qui vient de se produire en Côte d'Ivoire.
Aucours d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres, il s'est refusé à communiquer tout chiffre sur le règlement financier de la crise, après l'accord intervenu mardi entre les mutins et le gouvernement.
Il a néanmoins semblé reconnaître implicitement qu'un accord financier avait été trouvé avec les 8.400 militaires mutins, qui réclamaient 7 millions de francs CFA chacun (10.500 euros), après avoir obtenu 5 millions (7.500 euros) lors des premières mutineries en janvier.
Interrogé sur l'impact budgétaire des sommes versées aux mutins, il a affirmé que l'Etat avait la "capacité" de payer. "Sur un budget total de 6.500 milliards de FCFA (environ 10 milliards d'euros), on sait trouver les moyens" pour préserver "la paix et la sécurité", a-t-il déclaré.
Au total, si les mutins ont obtenu tout ce qu'ils réclamaient, la deuxième tranche des paiements s'élèverait au total à 60 milliards de FCFA, soit 1% du budget annuel de l'Etat ivoirien.
Au Plateau, le quartier administratif - siège de la présidence, du gouvernement et du Parlement - et des affaires, les grands magasins, les banques et tous les bureaux ont rouvert et la fréquentation était habituelle.
Les travailleurs de la Banque africaine de développement (BAD) ont repris le travail à leur siège après trois jours d'absence.
Mardi, les militaires révoltés avaient regagné leurs casernes après quatre jours de troubles qui avaient touché plusieurs villes pour obtenir le paiement de primes promises lors de premières mutineries en janvier.
Outre Abidjan et Bouaké, un retour à la normale était aussi constaté dans les villes de San Pedro (sud), Korhogo (nord) et Man (ouest) où les mutineries s'étaient étendues, selon des habitants.
Narité Namasté, correspondante à Abidjan