Déployée le 31 mars, l'armée tchadienne a achevé son opération mercredi, chassé les jihadistes de son sol et se trouve "en profondeur sur le territoire du Niger et du Nigéria, en attendant que leurs troupes prennent le relais" dans cette région frontalière, a assuré le porte-parole, le colonel Azem Bermendoa Agouna.
"1.000 terroristes ont été tués, 50 pirogues motorisées détruites", a-t-il affirmé.
Il s'agit du premier bilan chiffré de l'opération "Colère de Bohoma", lancée par le président Idriss Déby Itno après la mort d'une centaine de soldats tchadiens dans une attaque de Boko Haram contre la base de Bohoma le 23 mars.
Après cette attaque, considérée comme l'une des plus meurtrières de l'histoire de l'armée tchadienne, le président Déby avait décidé de prendre la tête des opérations. Samedi, il affirmait à la télévision nationale, qu'il n'y avait plus "un seul jihadiste sur l'ensemble de la zone insulaire", en référence à la constellation d'îlots parsemés sur le lac Tchad, vaste étendue d'eau marécageuse, de plus en plus asséchée.
Lire aussi : Deuil national de trois jours pour les 92 soldats tchadiens tués par Boko HaramDepuis plusieurs mois, à partir de certains de ces îlots, le groupe Boko Haram a intensifié ses attaques contre les quatre pays qui entourent le lac: le Tchad, le Nigeria, le Niger et le Cameroun.
Ces quatre pays organisent depuis 2015 au sein de la Force multinationale mixte (FMM) leur lutte contre le groupe jihadiste né au Nigeria en 2009, mais le Tchad, qui a mené sa riposte en dehors de ce cadre, n'a pas caché ses frustrations après l'attaque de la base de Bohoma.
"Le Tchad est seul à supporter tout le poids de la guerre contre Boko Haram", s'est plaint le président Déby ce week-end. "J'ai rencontré le commandant de la FMM et lui ai demandé de prendre le relais", a-t-il ajouté.
Lire aussi : Les autorités tchadiennes disent avoir éradiqué Boko Haram de leur territoireFace à l'intensification des attaques, le Tchad avait déjà redéployé sur son territoire en janvier 1.200 de ses soldats intégrés à la FMM sur le sol nigérian.