L'Afrique de l'Ouest doit s'organiser face à Boko Haram, affirme l'Onu

(AP)

"Il apparaît clairement, aujourd'hui, qu'il ne faut pas laisser les pays faire face individuellement", à la menace posée par Boko Haram, a dit Mohamed Ibn Chambas à Reuters.

DAKAR (Reuters) - Les quatre pays d'Afrique les plus menacés par les islamistes nigérians de Boko Haram doivent mettre de côté leur méfiance réciproque et s'entendre sur une structure de commandement et une stratégie communes pour une force régionale, s'ils veulent venir à bout de cette insurrection, a déclaré un responsable des Nations unies.

Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial de l'Onu pour l'Afrique de l'Ouest, a estimé que la communauté internationale ne pourrait aider le Nigeria et ses pays voisins - Niger, Tchad, Cameroun - que lorsqu'ils auraient mobilisé les ressources qui leur manquent pour faire face à Boko Haram.

La chute, au début du mois, de Baga, ville du nord-est du Nigeria où, selon des responsables locaux, 2.000 personnes auraient été tuées, a conduit certains à appeler à un soutien international pour contenir l'insurrection de Boko Haram, qui s'est étendue à certains secteurs du Niger, de l'extrême nord du Cameroun et du sud du Tchad.

"Il apparaît clairement, aujourd'hui, qu'il ne faut pas laisser les pays faire face individuellement. Cela est resté l'attitude de mise jusqu'à présent, et cela ne permet pas de l'emporter", a dit Mohamed Ibn Chambas à Reuters.

Selon lui, il incombe aux quatre pays riverains du lac Tchad de mieux coordonner leurs stratégies. Il préconise la mise sur pied d'une structure de commandement claire et de règles d'engagement, alors que certains pays ne veulent pas voir leurs troupes se retrouver sous commandement étranger si, précisément, elles étaient déployées à l'étranger.

Le Tchad a proposé mercredi d'aider le Cameroun à combattre Boko Haram, quelques jours après l'appel à l'aide lancé par les autorités de Yaoundé.

Selon Mohamed Ibn Chambas, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de pays de la région, qui doivent se retrouver mardi au Niger, devront se mettre d'accord sur des questions délicates comme les règles de base et le commandement d'une force régionale militaire pour lutter contre Boko Haram.