L'Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter le Liban

Le premier Ministre libanais Saad al-Hariri au palais du gouvernement à Beirut, Liban, 24 octobre 2017.

L'Arabie saoudite a appelé jeudi ses ressortissants à quitter "le plus vite possible" le Liban, quelques jours après l'annonce depuis Ryad de la démission surprise de son protégé, Saad Hariri, du poste de Premier ministre libanais.

Une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l'agence officielle SPA, a également appelé les Saoudiens à ne pas se rendre au Liban, sans évoquer de menace spécifique.

"Vu la situation au Liban, le royaume demande à ses ressortissants en visite ou résidant au Liban de le quitter le plus tôt possible, et conseille à ses ressortissants de ne pas s'y rendre", a indiqué cette source.

Le 4 novembre, M. Hariri a annoncé dans une déclaration télévisée faite depuis l'Arabie saoudite sa démission en accusant le Hezbollah libanais et l'Iran de "mainmise" sur son pays et en disant craindre pour sa vie.

Cette démission a pris de court toute la classe politique au Liban et fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences.

Depuis sa démission, M. Hariri, qui a également la nationalité saoudienne, a rencontré le roi saoudien Salmane et s'est rendu aux Emirats arabes unis selon les médias des deux pays.

Le président libanais Michel Aoun a affirmé qu'il attendait le retour de M. Hariri pour décider s'il acceptait ou non sa démission.

Entretemps, des spéculations et rumeurs vont bon train au Liban sur une possible interdiction pour M. Hariri de quitter l'Arabie saoudite.

Le fait d'avoir annoncé sa démission de Ryad a fait dire à des médias et responsables au Liban qu'il avait été contraint à prendre cette décision et qu'il n'était pas libre de ses mouvements, surtout que l'annonce a coïncidé avec l'arrestation de dizaines de princes, de ministres et d'hommes d'affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite.

Dimanche dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé Ryad d'avoir contraint Saad Hariri à la démission et s'est demandé s'"il est assigné à résidence" et si "on va le laisser retourner" au Liban.

M. Hariri, dont l'épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n'a pas dit s'il reviendrait au Liban.

Sa démission est intervenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient.

Bahreïn avait appelé dimanche ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s'y trouvent à quitter immédiatement ce pays en raison, selon le royaume, des risques qui pèsent sur leur sécurité.

Avec AFP