Le Bélarus accuse un journaliste ukrainien d'avoir monté un "réseau d'espionnage"

Le porte-parole du KGB bélarusse, Dmitry Pobyarzhin lors d’une conférence de presse, le 20 novembre 2017 à Minsk.

Les services de renseignement du Bélarus ont accusé lundi un journaliste de la radio publique ukrainienne, détenu depuis fin octobre, d'être un agent secret au service de Kiev qui avait construit un "réseau d'espionnage" constitué de citoyens bélarusses.

Pavlo Charoïko, correspondant à Minsk de Radio Ukraine International, est détenu au Bélarus depuis le 25 octobre mais cette arrestation n'a été rendue publique que la semaine dernière par son employeur et n'avait pas été confirmée à Minsk.

"De fortes preuves d'une activité illégale faisant du tort au Bélarus ont été découvertes", a indiqué lundi lors d'une conférence de presse un porte-parole du KGB. Selon cette même source, le travail de journaliste de Pavlo Charoïko était "une couverture" et il est en réalité "un employé du service de renseignement du ministère ukrainien de la Défense".

Le KGB bélarusse, qui a gardé son nom de l'époque soviétique, accuse Pavlo Charoïko d'avoir "mis en place un réseau d'espionnage" constitué de citoyens bélarusses qui étaient payés pour transmettre des informations militaires et politiques.

Ces accusations "ne correspondent pas à la réalité", a répondu lundi le service de renseignement du ministère ukrainien de la Défense dans un communiqué.

Selon cette source, Pavlo Charoïko avait été le porte-parole de ce service jusqu'en 2009 avant de quitter son poste pour des raisons médicales et de reprendre sa profession de journaliste.

Pavlo Charoïko, 46 ans, était en poste depuis 2011 au Bélarus, selon Radio Ukraine International.

Le Bélarus, une ancienne république soviétique dirigée d'une main de fer par Alexandre Loukachenko depuis 1994, est un allié de la Russie. Minsk a cependant pris ses distances avec Moscou sur la question ukrainienne née avec l'annexion de la Crimée en 2014, et accueille des pourparlers de paix sur le conflit qui a fait plus de 10.000 morts en trois ans et demi dans l'est de l'Ukraine.

Avec AFP.