Le Bénin se heurt à des difficultés face à une décentralisation politisée

Le président Bénin Patrice Talon tient une conférence de presse conjointe avec le président français François Hollande (non visible) après leur rencontre à l'Elysée à Paris, France, 26 avril 2016. epa/ JEREMY LEMPIN

La décentralisation au Bénin connaît des heures difficiles. Pas une semaine ne se passe sans que l'actualité ne soit marquée par des menaces de destitution de certains maires.

Plusieurs maires ont déjà subi le vote de défiance de conseillers qui les avaient porté à la tête des municipalités.

Le phénomène est devenu fréquent. Les organisations de la société civile flairent déjà le danger et appellent à la non banalisation du développement local.

Sur place, Ginette Fleure Adande donne plus de précisions.

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Reportage de Ginette Fleure Adande, correspondante à Cotonou pour VOA Afrique

Cela fait déjà treize années que le processus de la décentralisation à démarrer au Bénin, mais il semble être à ses balbutiement.

Plusieurs maires ont perdu leur fauteuil pour abus de confiance, détournement de fonds et d'autres faits illégaux qui régit la décentralisation dans le pays.

Le social watch, à travers son président, s'est d'ailleurs prononcé sur la question en appelant les acteurs à accompagner au mieux le processus de la décentralisation : "les destitutions actuelles ne sont que des effets de représailles post-élections que les autorités attisent dans un but partisans".

Sur la question, le juriste Serge Prince Agbodjan y voit l'instabilité de la loi, mais aussi la politisation à outrance de nos communes. "Le contexte de l'élection des maires ne favorisent pas la stabilité car, ll fabrique des majorité instable pour se faire élire", explique-t-it.

Souleymane Yerima, spécialiste des questions de développement local, pense que le balbutiement de la décentralisation est dû au fait que le Béninois a encore du mal à intégrer "le processus" qui est en "difficulté parce que nous avons comptons l'ensemble des tares" du Bénin.

Cette instabilité observée dans la gestion des communes est un frein au développement local puisque rares seront les partenaires techniques et financiers qui voudront y investir.

Les réformes tant promises par le chef de l'État sont attendues pour arrêter cette tendance politique dangereuse pour la stabilité du pays et qui tend à se généraliser.

Ginette Fleure Adande, à Cotonou