Le bloc autour du parti de Jean-Pierre Bemba se retire du dialogue en RDC

Le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, à gauche, le Premier ministre Samy Badibanga, au centre, et le Directeur de cabinet du président Joseph Kabila, Néhémie Mwilanya, présents au lancement du dialogue politique, à Kinshasa, RDC, 8 décembre

Le Front pour le respect de la Constitution constitué autour du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), parti de l’ancien rebelle et ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba, déclare avoir quitté le dialogue en cours destiné à éviter un chaos au 19 décembre, date de la fin du dernier mandat du président Joseph Kabila.

Le maigre quota attribué à cette plateforme est à la base de la décision.

Le Front pour le respect de la Constitution n’a en fait que deux délégués en comparaison aux autres composantes politiques qui en ont chacune cinq.

"Pour le Front pour le respect de la Constitution, c’est plus une question du principe de considération, du respect des engagements et de l’exigence d’égalité de traitement, fondement même du principe inclusif tant prôné par la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) que celle du nombre ou du quotas", s’est justifié Mme Eve Bazaiba, secrétaire général du MLC.

Mme Bazaiba dénonce en fait "le comportement hégémonique du Rassemblement (Ndlr, principale coalition de l'opposition autour d'Etienne Tshisekedi) qui s’est permis avec l’aval de la CENCO, de s’attribuer le quota du Front et celui revenant à la société civile".

"Le Front, attaché à sa vision d’un dialogue purement technique, se retrouve en face d’un dialogue éminemment politique qui mènera à coup sûr à une violation de la Constitution", a prévenu Mme Bazaiba, rappelant que sa plateforme s’est toujours plutôt voulu "gardienne du temple en ce qui concerne le reste de la Constitution".

"Au demeurant, le Front en appelle à la population toute entière à se tenir debout afin que soit respectée la Constitution dans toutes ses dispositions", a déclaré.

Le dialogue démarré vendredi, a repris ses travaux mardi après quatre jours de trêve. Il s’est poursuivi en quatre commissions.

Manifestations et arrestations

Des militants des mouvements citoyens ont manifesté mardi devant le lieu où se tient le dialogue, exigeant le départ de M. Kabila au 19 Kabila comme prescrit par la Constitution.

La police a dispersé manifestations et procédé à des arrestations, a déclaré à VOA Afrique un membre du mouvement Filimbi.

Le dialogue actuel a été convoqué pour trouver une solution à la crise causée par la non-tenue des élections (principalement la présidentielle) à la proche de la fin du dernier mandat du président Joseph Kabila au pouvoir depuis 2001.

La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit ainsi à M. Kabila de se représenter.

Les mouvements citoyens mais aussi l’opposition accusent M. Kabila d’avoir délibérément manœuvré pour ne pas organiser les élections et se maintenir au pouvoir.

Plus de 50 personnes ont été tuées en septembre dernier à Kinshasa lors des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants qui exigeaient le départ du pouvoir du président Kabila au 19 décembre, date de la fin de son dernier mandat.