La cour de cassation du Burkina Faso a annulé jeudi 28 avril, tous les mandats d'arrêt émis dans le cadre du putsch de septembre, dont celui lancé en janvier contre Guillaume Soro, le président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire pour vice de forme selon Ahma Ouédraogo, président de la dite cour joint par VOA Afrique. Ce mandat avait été émis le 8 janvier dernier en rapport avec l’affaire du putsch de septembre 2015.
Les mandats d'arrêt contre Blaise Compaoré et ses proches ont également été annulés.
Selon M. Ouédraogo, le juge devait "obligatoirement informer le procureur".
"Nous avons demandé au juge de regulariser la situation", explique à VOA Afrique le président de la Cour de Cassation.
Ce jeudi, la cour de cassation lui a donné raison en décidant de la levée du mandat. Cette décision sera notifiée à la justice militaire. Mais le juge d'instruction peut, s’il le juge nécessaire, renouveler le mandat en tenant compte des formalités.
Ce mandat avait été émis le 8 janvier dernier contre guillaume Soro en rapport avec l’affaire du putsch manqué de septembre 2015.
M. Soro a été accusé sur base d’un enregistrement de présumées conversations téléphoniques entre lui et Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina évoquant un projet de renverser le pourvoir à Ouagadougou.
Le nouveau président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a affrimé mercredi que les relations entre son pays et la Côte d’Ivoire n’ont pas été affectées par le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro.
Djibrill Bassolé, homme clé du régime de Blaise Compaoré tombé en 2014, et Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion ivoirienne (2002-2010) ont tous les deux nié avoir eu cette conversation, dénonçant une "manipulation".
Début mars, une expertise commanditée par l'avocat français de M. Bassolé, Me William Bourdon, a mis en doute l'authenticité de ces enregistrements téléphoniques qui empoisonnent depuis les relations entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.
La justice burkinabè a indiqué qu'elle n'a jusque-là pas encore authentifié ces enregistrements, base des poursuites engagées contre l'ancien chef de la diplomatie burkinabè inculpé de six chefs d'accusation parmi lesquels "haute trahison", "attentat à la sûreté de l'Etat" et "collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure".
Le président Kaboré, élu fin novembre 2015, est lui-même un ancien apparatchik du régime Compaoré, renversé en octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.