Cinq régions du Cameroun partagent la même frontière avec le Nigéria, dont la région de l’Adamaoua qui a deux départements limitrophes. Cette proximité est parfois source de conflit.
"Parfois il y a quelques conflits agro-pastoraux", souligne Kildadi Taguieke, gouverneur de la région de l’Adamaoua au Cameroun.
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"Les Nigérians qui entrent dans notre territoire", explique Kildadi Taguieke."Nous essayons de bien les accueillir et de prendre soin d’eux jusqu’à ce la situation se calme et ils rentrent chez eux. Concernant le bétail, le phénomène a été réduit, donc les deux pays sont vigilants concernant notre sécurité".
Depuis octobre 2016, les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest au Cameroun en zone anglophone, sont traversées par une crise qui a eu de l’impact au Nigeria qui accueille des déplacés et réfugiés camerounais dans l’Etat de Taraba.
Un afflux de personnes qui a fait naître la criminalité.
"Nous devons rendre nos choses difficiles aux criminels", a déclaré Dagari Yiase, secrétaire permanent aux affaires intérieures et spéciales de l’Etat de Taraba au Nigéria.
"Nous avons amené les sécessionnistes au quartier général de l’immigration", poursuit Dagari Yiase. "Le gouvernement du Nigeria les a renvoyés au Cameroun. Vous pouvez même demander à votre gouvernement, ils vous le diront. Nous leur avons rapporté ce problème".
Le terrorisme avec les attaques de Boko Haram, les prises d’otages, la circulation des armes, sont autant de défis sécuritaires communs à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria.
Lire aussi : Insérer les jeunes pour les éloigner de Boko HaramLes deux pays semblent avoir compris les enjeux.
"Les contacts entre les autorités de base, le long de la frontière doivent être renforcés pour que les problèmes liés à la sécurité, aux différents trafics à la fraude douanière puissent être rapidement maîtrisés par les autorités locales au lieu que cela remontent tout le temps au niveau du gouvernement", explique Bernard Okalla Bilaï, gouverneur de la région du Sud-ouest au Cameroun.
Dans le cadre de ce comité de sécurité, le Cameroun et le Nigeria se sont engagés à ne pas tolérer l’utilisation par les rebelles de leur territoire respectif pour la déstabilisation de l’autre partie.
Pour le Général de Bridage nigérian EA Ngagi, chef de la délégation du Nigeria aux travaux de la 7ème session du comité de sécurité transfrontalière Cameroun-Nigeria : "La stabilité à l’intérieur des frontières communes du Cameroun et le Nigeria est par extension aussi, la stabilité dans une large partie de l’Afrique de l’Ouest. On ne peut pas combattre le terrorisme et abandonner les autres défis sécuritaires comme 'les milices d’Amazonie', le trafic de la drogue, la prolifération des armes légères".
Une déclaration qui a conforté le représentant du Cameroun, Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale. Le comité de sécurité transfrontalière Cameroun-Nigeria a vu le jour en 2012 par un accord bilatéral.