Le chef de l'OMS a été "acheté" par la Chine, selon la diplomatie américaine

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (à dr.) assiste à une réunion avec le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus à Berne, en Suisse, le 3 juin 2019. (Photo REUTERS/Denis Balibouse)

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a accusé mardi le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, d'avoir été "acheté" par le gouvernement chinois, selon deux quotidiens britanniques.

Selon le Times, le chef de la diplomatie américaine a déclaré que la révélation provient d'une "base de renseignement solide", mais il n'a pas donné plus de détails.

D'après le Daily Telegraph, M. Pompeo a tenu ces propos mardi matin à Londres lors d'une rencontre à huis clos avec des députés britanniques.

Selon ces sources, M. Pompeo a estimé que les échecs de l'OMS, organisation "politique" plutôt que basée sur la science, ont entraîné des "morts britanniques". Le Royaume-Uni déplore plus de 45.000 morts du Covid-19.

Lire aussi : Retrait des Etats-Unis de l'OMS: des critiques à travers le monde

"Quand les choses ont commencé à bouger, au moment le plus important, quand il y avait une pandémie en Chine, le Dr Tedros, qui a été... acheté par la gouvernement chinois, je ne peux pas en dire plus, mais je peux le dire, je dis ça en me fondant sur des renseignements solides, un accord avait été conclu" à l'occasion de l'élection de M. Tedros à la tête de l'OMS en 2017, a affirmé M. Pompeo, rapporte le Daily Telegraph.

"Il y avait un accord pour cette élection et quand les choses ont commencé à bouger, vous avez des Britanniques morts, à cause de l'accord qui a été conclu", a-t-il ajouté, selon le journal.

Ces propos ont été tenus lors d'une rencontre accueillie par la Henry Jackson Society, un cercle de réflexion décrit par le Times comme partisan d'une ligne dure face à Pékin, deux semaines après que les Etats-Unis ont officiellement lancé leur procédure de retrait de l'OMS, que Washington accuse d'avoir tardé à agir face à la pandémie de nouveau coronavirus.

"L'OMS n'est pas au courant de telles déclarations mais nous rejetons toute attaque ad hominem et allégation infondée", a déclaré au Daily Telegraph un porte-parole de l'organisation onusienne, qui appelle les pays à rester concentrés sur la réponse face à la pandémie.

Lors de sa visite à Londres, après que le gouvernement britannique de Boris Johnson a décidé d'exclure l'équipementier télécom chinois Huawei de son réseau 5G dans un spectaculaire revirement, le secrétaire d'Etat américain a appelé le monde à tenir tête à la Chine.

Après sa visite à Londres, Mike Pompeo est arrivé mercredi matin à Copenhague, où il doit notamment rencontrer la Première ministre danoise Mette Frederiksen puis son homologue Jeppe Kofod.

Lire aussi : Les États-Unis rompent avec l'OMS, avenir incertain pour l'Éthiopien Tedros Ghebreyesus