Le diplomate en chef nord-coréen était arrivé jeudi soir à Stockholm, qui représente les intérêts américains à Pyongyang, une semaine après l'acceptation par le président Donald Trump du principe d'un sommet historique avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong.
Ri Yong Ho a dîné au ministère avec son homologue suédoise Margot Wallström, avant de regagner l'ambassade nord-coréenne sans faire de déclarations.
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"Le monde entier suit la situation sur la péninsule coréenne. D'un point de vue sécuritaire, cela nous concerne tous", a commenté Mme Wallström vendredi à l'issue d'une réunion du comité des affaires européennes du Parlement suédois.
"Le dialogue est nécessaire (...) mais nous ne sommes pas naïfs au point de croire que nous pouvons régler tous les problèmes de la planète. Il revient aux parties de décider du chemin à suivre", a-t-elle ajouté.
Vendredi matin, M. Ri s'est brièvement entretenu avec le chef du gouvernement du pays scandinave, membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies élu pour la période 2017-2018.
"Ils ont eu un entretien. Nous ne pouvons rien dire de son contenu", a indiqué à l'AFP le porte-parole de M. Löfven, Jonatan Holst.
D'après Stockholm, M. Ri -- qui était en poste à l'ambassade nord-coréenne à Stockholm entre 1985 et 1988 -- et ses interlocuteurs doivent évoquer la dénucléarisation de la péninsule coréenne et un possible sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong Un.
Officiellement, ces consultations doivent se conclure ce vendredi mais selon des médias suédois et étrangers, le ministre nord-coréen restera en Suède jusqu'à dimanche.
L'Institut international de recherche sur la paix, basé à Stockholm (Sipri), apporte son concours aux consultations, croit savoir la télévision publique suédoise SVT, sans qu'il ait été immédiatement possible de le confirmer.
La diplomatie suédoise a souligné qu'il n'y aurait pas de conférence de presse au cours de la visite, mais qu'un communiqué serait rendu public vendredi à l'issue des entretiens.
- Un rôle à jouer -
La Suède conduit cette médiation en sa qualité de "puissance protectrice" des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie dont elle représente les intérêts à Pyongyang.
La visite de M. Ri vise également à "contribuer à la mise en oeuvre effective des résolutions" votées par le Conseil de sécurité contre Pyongyang sur son programme nucléaire, mais aussi celles "soulignant la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques pour trouver une solution pacifique au conflit", selon Stockholm.
M. Ri est accompagné par Choe Kang Il, directeur général adjoint du département Amérique du Nord au ministère nord-coréen des Affaires étrangères.
Après des mois de tension et de menaces de guerre autour du programme nucléaire de Pyongyang, un haut responsable sud-coréen avait annoncé la semaine dernière qu'un sommet entre Donald Trump et Kim Jong Un pourrait avoir lieu avant la fin mai.
M. Trump a confirmé le projet du sommet mais la Corée du Nord ne l'a toujours pas fait et maints experts se montrent prudents sur les chances d'un tel sommet d'aboutir.
Une source à Pékin a indiqué à l'agence sud-coréenne Yonhap ne pouvoir exclure "un contact entre la Corée du Nord et les Etats-Unis" à Stockholm durant la visite de M. Ri en Suède.
L'an dernier, Donald Trump avait remercié le gouvernement suédois pour ses efforts visant à obtenir la libération de l'étudiant américain Otto Warmbier, arrêté à Pyongyang en 2016 et décédé peu après sa libération et son retour aux Etats-Unis.
Le sort de trois Américains détenus en Corée du Nord doit aussi être abordé cette semaine en Suède, selon une source suédoise citée par le quotidien de référence Dagens Nyheter.
Avec AFP