Le Conseil consultatif saoudien refuse un débat sur le droit des femmes à conduire

Une femme au volant d'une voiture en Arabie Saoudite le 22 octobre 2013, lors d'une campagne de désobéissance civile.

Le Conseil consultatif saoudien - composé de 150 membres dont 30 femmes - a refusé de débattre du droit des femmes à conduire.

L'Arabie saoudite, monarchie ultra-conservatrice du Golfe, est le seul pays au monde à interdire aux femmes de prendre le volant.

Le royaume interdit également la mixité dans l'espace public et soumet la femme à la tutelle d'un homme de sa famille pour voyager, étudier ou travailler.

Un membre du Conseil consultatif a présenté cette semaine une proposition pour débattre du droit des femmes à conduire.

Elle était censée se pencher sur deux questions: "Quelles difficultés cela poserait-il si elles commençaient à conduire et qu'est ce qui est requis pour qu'elles soient autorisées à conduire?"

Mais la proposition n'a pas obtenu la majorité de 50% plus un pour être débattue par cette assemblée, composée de 150 membres dont 30 femmes et qui se contente de conseiller le gouvernement sans légiférer.

Les défenseurs du droit des femmes à prendre le volant relèvent que l'interdiction n'avait aucune base légale mais qu'elle s'explique par le poids des traditions et des coutumes.

Des progrès ont toutefois été faits pour les droits des femmes sous le règne de l'ancien roi Abdallah qui a nommé en 2013 des femmes au Conseil consultatif.

Il les a également autorisées à prendre part aux élections municipales, lors desquelles une vingtaine de femmes ont été élues sur un total de 2.106 sièges en décembre dernier.

Certaines Saoudiennes défient l'interdiction de prendre le volant en publiant sur les réseaux sociaux des vidéos les montrant en train de conduire.

L'influent vice-prince hériter, Mohammed ben Salmane, a estimé en avril que la "société n'était pas encore prête" pour permettre aux femmes de conduire.

Avec AFP