Le débat sur le droit des malades mentaux à acheter des armes, relancé

Des étudiants en choc, suite à la fusillade de Santa Barbara, en Californie

La récente fusillade sur le campus d’une université à Santa Barbara, en Californie, qui a fait six morts, a relancé un débat au Congrès sur la façon d’empêcher les armes de tomber aux mains de personnes mentalement instables. Comme les efforts pour réglementer les ventes d'armes ont largement échoué, certains législateurs font pression pour réformer les soins psychiatriques, et pour reporter les efforts de prévention sur les malades mentaux les plus instables.

On attribue aujourd’hui à Elliot Rodger, le jeune tueur de Santa Barbara, la vidéo postée sur YouTube avant la fusillade sur le campus de Santa Barbara. Ses parents avaient averti la police quant aux dangers présentés par son instabilité mentale – en vain.

Lors d'un forum au Capitole, ici à Washington, le député Tim Murphy a souligné que la tuerie de Santa Barbara était consécutive à celle survenue dans une école primaire à Newtown, dans le Connecticut ; de celle qui avait éclaté dans une salle de cinéma à Aurora, dans le Colorado, et une autre à Tucson, en Arizona. Tous les assassins présumés avaient une chose en commun, a ajouté M. Murphy.

« Tout souffraient d’une maladie mentale grave qui n’avait pas été traitée, ou peu traitée. Tous ont perdu leurs moyens au sein d’un système privé des mécanismes les plus élémentaires pour les aider ».

M. Murphy a soumis un projet de loi qui aiderait les familles de parents souffrant de graves troubles psychiques à les faire hospitaliser contre leur volonté, si l’on détermine qu’ils présentent une menace pour eux-mêmes ou la communauté.

La plupart des experts s'accordent pour dire qu’on dispose de trop peu de lits dans les hôpitaux psychiatriques, et que les malades mentaux finissent souvent dans les salles d'urgence bondées, ou à la rue. Selon D.J. Jaffe de l’ONG Mental Illness Policy Org, les États-Unis ont également besoin de repenser leurs priorités.

« Mon seul message est que nous devons cesser d'ignorer ceux qui sont les plus gravement malades. Nous ne pouvons pas continuer à prétendre qu'ils n'existent pas », a déclaré M. Jaffe.

Par ailleurs, des parlementaires démocrates ont proposé un autre projet de loi qui interdirait aux personnes hospitalisés involontairement d'acheter des armes à feu.

« Nous devons faire quelque chose. Cela sera difficile, mais le moment est venu. Vous devez agir », a fait valoir Gabrielle Giffords, ancienne député de l’Arizona, qui a survécu à une fusillade dans cet Etat en 2011, lorsqu’un malade mental l’avait blessée à la tête.