Chaque jour ou presque, le rituel est le même dans un port sicilien. De Pozzallo à Messine, en passant par Augusta ou Catane, un navire accoste avec à son bord des passagers un peu particulier. Le regard perdu, emmitouflés dans des couvertures de survie, ils s’apprêtent à poser le pied sur cette terre européenne dont ils ont tant rêvé. Erythréens, Soudanais, Maliens ou Libyens, ils débarquent par centaines en Italie. Le bateau norvégien Siem Pilot a secouru 239 migrants cette semaine. Le navire britannique Enterprise a, lui, sauvé plus de 650 personnes des eaux de la Méditerranée.
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“Nous recevons des appels de détresse, parfois passés depuis la terre ferme” par les passeurs, explique à VOA Afrique le commandant norvégien Tore Barstad. Malgré les patrouilles, et les nombreux bateaux européens présents dans la zone, “la traversée reste dangereuse. On ne peut pas être partout à la fois et sauver tout le monde. C'est un lotterie malgré nos systemes de surveillance sophistiqués et nos radars”, précise le militaire.
Les opérations Triton ou Mare Nostrum, ont permis de faire diminuer le nombre de morts dans la zone (NDLR : plus de 3000 décès ont toutefois été répertoriés au 9 octobre 2015). Effet pervers de ces missions de sauvetage : les passeurs expliquent désormais aux migrants que le voyage est désormais bien plus “sûr” en raison de la présence de ces navires européens. Un bien mauvais argument de vente. Les trafiquants profitent aussi de l’occasion pour limiter encore plus le peu d’essence qu’ils mettent dans les embarcations de fortune.
Les autorités européennes cherchent à tout prix à identifier, arrêter et traduire en justice les passeurs qui opèrent des deux côtés de la Méditerranée.
Lisez le prochain récit de Nicolas Pinault depuis la Sicile.
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