Le FMI verse 100 millions de dollars au Gabon malgré une performance mitigée

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, 30è sommet annuel de l’Union africaine, Addis Abeba, Ethiopie, le 29 janvier 2018.

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi l'octroi de 100,2 millions de dollars au Gabon dans le cadre d'un prêt triennal consenti l'année dernière.

"Les conditions macro-économiques s'améliorent lentement au Gabon mais la reprise demeure fragile", a indiqué David Lipton, le numéro 2 du Fonds.

La croissance économique s'est affaiblie du fait du déclin de la production de pétrole et la performance du Gabon "a été mitigée" par rapport au programme de réformes établi avec le FMI.

Il y a ainsi eu des "dérapages budgétaires" fin 2017 et début 2018 qui ont handicapé la trésorerie, ce qui a sapé les efforts pour solder les arriérés, a noté le Fonds.

Mais le nouveau budget est soutenu par des mesures importantes visant à contenir le poids de la masse salariale ainsi que d'autres dépenses "non-prioritaires", ajoute l'institution. Il est prévu d'éliminer un grand nombre d'agences semi-gouvernementales et de renforcer le contrôle des organismes publics pour "améliorer la transparence et l'utilisation des fonds publics".

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Le gouvernement gabonais s'est par ailleurs engagé à solder les arriérés accumulés vis-à-vis des créanciers bilatéraux ou multilatéraux.

Des décisions seront prises pour accélérer les résolutions de défaillance de trois banques publiques en difficulté, indique encore le FMI.

En juin 2017, le FMI avait approuvé un prêt sur trois ans de 642 millions de dollars au titre de son mécanisme élargi de crédits (MEDC). Avec la tranche accordée mercredi, ce sont jusqu'ici 300,7 millions de dollars qui ont été versés au Gabon.

Riche principalement de son pétrole et de sa forêt, le Gabon traverse depuis 2015 une période économique difficile qui avait été aggravée par la baisse des prix du brut et s'était traduite par du chômage, des grèves à répétition et des entreprises qui ont tourné au ralenti ou mis la clé sous la porte.

Avec AFP