Le Gabon appelle les responsables musulmans à lutter contre l'extrémisme

La police gabonaise a arrêté des commerçants musulman à Libreville, le 17 décembre 2017.

Le gouvernement gabonais a appelé les responsables musulmans du pays à "dénoncer sans trêve les discours haineux énoncés au nom d'Allah" à la suite de l'attaque à connotation islamiste de deux Danois à Libreville la semaine dernière.

Le ministre de l'Intérieur gabonais, Lambert-Noël Matha, a "appelé les imams à dénoncer sans trêve les discours haineux énoncés au nom d'Allah et de ne pas céder aux extrémismes", selon un communiqué du Ministère reçu vendredi par l'AFP.

Le 16 décembre, deux ressortissants danois ont été blessés, dont l'un gravement, à Libreville dans une attaque au couteau perpétrée par un Nigérien de 53 ans vivant au Gabon disant agir "en représailles à la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël".

Lors de sa présentation au procureur de la République, selon des propos rapportés vendredi par le journal local L'Union, l'agresseur aurait affirmé avoir agi seul, "sans aucune aide quelconque".

Le ministre de l'Intérieur, dans son adresse aux responsables musulmans et aux principaux imams du pays jeudi, a souligné que "l'ignominie d'un individu ne doit pas pénaliser toute une communauté qui a toujours vécu en parfaite harmonie dans la société gabonaise".

Le président du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Gabon (CSAIG), l'imam Israël Oceni Ossa, a déclaré que "le Conseil est disposé à oeuvrer aux côtés des autorités pour dénoncer et traquer tout mauvais acte comme celui que nous déplorons aujourd'hui", selon le communiqué.

M. Oceni Ossa a ajouté que le "Coran lui-même condamne toute atteinte à toute âme sur terre".

Petit pays francophone d'Afrique centrale très majoritairement chrétien, le Gabon, où l'insécurité est réduite, n'avait encore jamais connu ce genre d'attaque à connotation islamiste et dirigée contre des Occidentaux, nombreux à vivre sur place.


Avec AFP