"Tout ceci n'est que pur mensonge, il n'y a rien de tel, Salva Kiir n'est même pas tombé malade", a déclaré à la presse le ministre de l'Information Michael Makuei.
"Le président était au travail hier (mardi) matin jusque dans l'après-midi", a encore dit M. Makuei, ajoutant que mercredi il se trouvait toujours à Juba.
"Il s'agit de rumeurs qui sont habituellement disséminées pour causer le chaos et instiller la peur chez les gens", a-t-il accusé.
Les rumeurs sur l'état de santé de Salva Kiir, 65 ans, ont gagné en ampleur mardi sur Twitter, donnant le président mort ou très malade, et ont même gagné Kampala, en Ouganda voisin. L'Ouganda a soutenu Salva Kiir pendant la guerre civile et si ce dernier devait être hospitalisé en urgence, Kampala serait une destination très plausible.
Des habitants de Juba interrogés par l'AFP ont fait part d'un dispositif sécuritaire renforcé mardi et mercredi dans la capitale qui, ajouté aux rumeurs sur la santé du président, suscitait la crainte de nouvelles violences.
"Nous avons peur de la situation. Nous ne pouvons pas savoir ce qu'il se passe exactement mais (il y a) des rumeurs selon lesquelles le président est mort. Alors, il se dit que des combats pourraient éclater et c'est pourquoi j'ai peur", a déclaré Moses Modi, un habitant de Juba qui a préféré rester chez lui mercredi.
Une autre habitante, qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, a rapporté que plusieurs écoles avaient renvoyé les élèves à la maison. "Il y a des soldats déployés de long des routes, notamment les artères près des ministères et de la présidence (...) Je suis au travail mais je vais rentrer chez moi car la tension est vive", a-t-elle déclaré.
Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a basculé en décembre 2013 dans une guerre civile dévastatrice, marquée par des atrocités à grande échelle et qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
Un accord de paix signé en août 2015 avait fait naître de timides espoirs de pacification du pays mais les armes ne se sont jamais complètement tues.
La dernière flambée de violences à Juba début juillet entre les troupes de Salva Kiir et celles de l'ex-vice-président Riek Machar, qui a depuis fui le pays, a fait voler en éclat l'accord de paix.
Avec AFP