"J'ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province", qui comprend la ville de Dar es Salaam, capitale économique du pays, a déclaré le gouverneur Paul Makonda en conférence de presse.
"Ces homosexuels s'en vantent sur les réseaux sociaux. A partir d'aujourd'hui (lundi) jusqu'à dimanche, donnez-moi leurs noms", a-t-il demandé à ses administrés.
"Mon équipe ad hoc commencera à mettre la main sur eux lundi prochain", a promis le gouverneur, membre du parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), et proche du président John Magufuli, également connu pour son hostilité envers les homosexuels.
Lire aussi : Trois Sud-africains accusés de promouvoir l'homosexualité expulsés de la Tanzanie"Je sais que lorsque je dénonce l'homosexualité, il y a des pays qui sont fâchés contre moi. Mais je préfère courroucer ces pays que courroucer Dieu", a poursuivi M. Makonda.
Le gouverneur, de foi chrétienne, a exhorté ses concitoyens à soutenir sa campagne contre l'homosexualité qui, selon lui, "foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane".
L'homosexualité constitue un crime en Tanzanie, puni d'une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu'à la prison à perpétuité. La société tanzanienne ne tolère pas l'homosexualité, qui est ainsi pratiquée en cachette.
Mais ce n'est que depuis l'élection du président Magufuli en octobre 2015 qu'une véritable rhétorique officielle dénonçant l'homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s'est développée.
En juin 2017, le chef de l'État avait affirmé que "même les vaches" réprouvent les pratiques homosexuelles. Quelques jours plus tard, le gouvernement avait menacé d'arrêter tous les défenseurs des homosexuels et promis d'expulser les étrangers qui militeraient pour leurs droits.
Lire aussi : Suspension d'une ONG pour "promotion" du mariage homosexuel en TanzanieIl avait mis cette menace à exécution en octobre 2017 en expulsant vers leur pays d'origine trois Sud-Africains accusés de "promouvoir" le mariage homosexuel.
Avant cela, en février 2017, le gouvernement avait annoncé son intention de "publier une liste de gays qui vendent leur corps sur internet", avant de faire volte-face peu après, officiellement pour "des raisons techniques" et par souci de préserver les preuves à charge.
Et quelques jours plus tôt, il avait ordonné la fermeture de centres de santé spécialisés dans la lutte contre le sida, accusés de promouvoir l'homosexualité, une décision critiquée notamment par les Etats-Unis.
Avec AFP