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Suspension d'une ONG pour "promotion" du mariage homosexuel en Tanzanie


Le ministre de la justice et les magistrats, Tanzanie, 23 septembre 2017.
Le ministre de la justice et les magistrats, Tanzanie, 23 septembre 2017.

Le gouvernement tanzanien a annoncé samedi avoir suspendu une ONG locale soupçonnée de promouvoir les mariages entre personnes de même sexe, qui sont, selon lui, "contraires aux coutumes, traditions et lois du pays".

L'organe gouvernemental chargé d'enregistrer les ONG en Tanzanie a annoncé dans un communiqué "qu'il suspend(ait) les activités de l'organisation Community Health Education Services and Advocacy (CHESA) en vue de permettre le déroulement de l'enquête sur des allégations impliquant cette organisation dans la promotion des mariages entre personnes de même sexe".

Cet organe souligne que "les mariages entre personnes de même sexe sont inacceptables en Tanzanie, car contraires aux coutumes, traditions et lois du pays".

La CHESA est notamment accusée d'avoir organisé mardi un atelier sur les mariages entre personnes de même sexe dans un hôtel de Dar es Salaam, selon ce communiqué.

Le lendemain, la police tanzanienne avait annoncé y avoir arrêté 12 personnes, dont deux Sud-Africains et un Ougandais, "qui étaient en train de promouvoir l'homosexualité".

Dans un communiqué conjoint publié vendredi, CHESA et l'organisation sud-africaine Initiative for Strategic Litigation in Africa (ISLA), co-organisatrice de l'événement, ont affirmé au contraire que la réunion visait seulement à se coordonner en vue d'une procédure judiciaire que les deux ONG comptent engager contre le gouvernement tanzanien.

Elles entendent contester "la décision du gouvernement de limiter l'approvisionnement de certains services de santé qu'il dispensait antérieurement".

D'après les deux ONG, 13 personnes et non 12 ont été arrêtées, dont l'avocate sud-africaine Sibongile Ndashe, secrétaire exécutive d'ISLA. Ces personnes avaient d'abord été libérées sous caution, mais celle-ci a été levée et elles ont été à nouveau arrêtées vendredi, selon la même source.

En juillet 2016, le gouvernement tanzanien avait interdit l'importation et la vente de gels lubrifiants, qui ne seraient prétendument utilisés que par les homosexuels.

La ministre de la Santé, Ummy Mwalimu, avait justifié cette interdiction en affirmant que la vente et parfois la distribution gratuite de ces gels encourageaient les rapports homosexuels, interdits dans le pays.

En février, la Tanzanie avait ordonné la fermeture de certains centres de santé spécialisés dans la lutte contre le sida, les accusant de promouvoir l'homosexualité, une décision critiquée par les États-Unis.

Le gouvernement tanzanien a par ailleurs promis d'expulser les étrangers défendant les droits des homosexuels.

L'homosexualité est illégale dans 38 des 54 pays d'Afrique et est passible de la peine de mort en Mauritanie, au Soudan et en Somalie, selon Amnesty International.

Avec AFP

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