"Le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) travaille avec les autorités du Ghana pour assister plus de 500 Togolais arrivés récemment dans le pays, fuyant les troubles politiques dans leur pays", peut-on lire dans un communiqué de l'organisation onusienne publié vendredi.
"Ces personnes originaires du Togo, dont des femmes et des enfants, ont expliqué aux employés du HCR avoir rejoint le Ghana à pieds depuis leur région de Mango (...) pour fuir des atteintes au droits de l'Homme", poursuit le communiqué.
Contacté par l'AFP, le directeur du Ghana Refugee Board, Tetteh Paddy a confirmé ce chiffre, soulignant que les autorités avaient recensé jusqu'à 600 personnes dans les districts de Chereponi, Zabzugu et Bunkprugu-Yunyou (nord-est du Ghana).
"C'est très fluide, il y a beaucoup de mouvement. Certains repartent, d'autres arrivent", explique M. Paddy. "Au début (depuis fin septembre), il y avait plus d'hommes que de femmes qui arrivaient, mais désormais c'est plus équilibré".
Depuis deux mois, le Togo connait une forte vague de contestation contre le président Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans.
Fin septembre, des milliers de personnes ont manifesté à travers le pays. La répression avait été particulièrement violente à Mango, près de la frontière, faisant un mort par balles (un enfant de 10 ans) et plus de 20 blessés, selon les chiffres officiels, trois morts selon l'opposition.
A Bafilo et Sokodé (centre nord), plus loin de la frontière, les jeunes ont construit des campements de fortune pour se cacher dans la brousse, selon de nombreux témoignages récoltés par l'AFP.
Cette semaine, le président ivoirien, Alassane Outarra s'est exprimé sur la crise qui secoue l'Afrique de l'Ouest, exhortant l'opposition et la présidence togolaise à ouvrir "des négociations".
La France et les Etats-Unis se sont également déclarés "profondément inquiets par les niveaux élevés de violence et les restrictions de la liberté d'expression et de rassemblement au Togo" ainsi que par la présence "d'hommes en civil aux côtés des forces de l'ordre, pouvant s'apparenter à des milices".
La coalition de l'opposition, qui regroupe 14 partis politiques demander une limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels et la démission du président Gnassingbé, ce que refuse le pouvoir en place.
Avec AFP