Le Kenya met fin à des contrats avec le groupe Adani après des inculpations aux États-Unis

Des avions de Kenya Airways à l'aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi, le 1er août 2020. REUTERS/Njeri Mwangi

Le Kenya a annulé la procédure de passation de marché pour l'agrandissement de son principal aéroport et un contrat de plus de 700 millions de dollars avec une filiale du groupe indien Adani pour la construction de lignes électriques, à la suite de l'inculpation du fondateur de l'entreprise aux USA.

Le président kényan William Ruto a déclaré jeudi avoir ordonné l'annulation d'un processus de passation de marchés qui devait confier le contrôle du principal aéroport du pays au groupe indien Adani. Cette décision intervient à la suite de l'inculpation, aux Etats-Unis, du fondateur de l'entreprise, Gautam Adani.

M. Ruto a également ordonné l'annulation d'un contrat de partenariat public-privé de 736 millions de dollars sur 30 ans que le ministère de l'énergie avait signé le mois dernier avec une unité du groupe Adani pour la construction de lignes de transport d'électricité.

« J'ai demandé aux agences du ministère des transports et du ministère de l'énergie et du pétrole d'annuler immédiatement les marchés en cours », a déclaré M. Ruto dans son discours sur l'état de la nation, attribuant cette décision à de “nouvelles informations fournies par les agences d'enquête et les pays partenaires”.

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Mercredi, les autorités américaines ont déclaré que Gautam Adani, l'une des personnes les plus riches du monde, et sept autres accusés avaient accepté de verser environ 265 millions de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires du gouvernement indien.

Le groupe Adani nie ces allégations; affirmant dans un communiqué qu'il utiliserait « tous les recours juridiques possibles ».

Pour sa part, le ministre kényan de l'énergie, Opiyo Wandayi, soutient qu'il n'y a pas eu de pots-de-vin ou de corruption dans l'attribution du contrat relatif aux lignes de transport d'électricité.

Appel à une grève à l'aéroport de Nairobi à partir du 19 août

En août, le syndicat des personnels de l'aéroport international de la capitale kényane Nairobi, l'un des plus fréquentés d'Afrique, avait appelé à une grève à partir du 19 août contre le projet d'agrandissement et de modernisation du site confié au groupe indien Adani.

"Nous sommes opposés à l'accord avec Adani qui, selon nous, n'a pas suivi la procédure légale", avait déclaré le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l'aviation du Kenya (KAWU) Moss Ndiema, affirmant que ses 10.000 adhérents se joindraient au mouvement.

Selon des documents consultés par l'AFP, le groupe Adani doit investir 1,85 milliard de dollars (environ 1,7 milliard d'euros) pour agrandir l'aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA), en échange d'un droit d'exploitation de 30 ans.

Le conglomérat indien devait également construire une deuxième piste et moderniser le terminal passagers, selon l'Autorité kényane de l'aviation (KAA).

Le KAWU reprochait au gouvernement d'avoir signé l'accord sans respecter les procédures légales et affirmait y voir des éléments de corruption. Le gouvernement avait défendu cet accord, soulignant qu'il visait à rénover un aéroport clé pour le pays, bien que le projet fût controversé.

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