Le Mali se veut serein face au FMI

La ministre malienne de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, se félicite de la transparence du gouvernement dans l'affaire des audits suggérés par le FMI

Le gouvernement malien attend avec sérénité l’échéance du 1er décembre, date à laquelle le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) devrait débloquer les crédits prévus par sa facilité élargie de crédit (FEC) – des crédits approuvés en décembre 2013 mais dont le déboursement a été suspendu en 2014.

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Ecoutez la ministre Bouare Fily Sissoko.mp3

« Les problèmes relatifs aux dépenses extrabudgétaires — liées à un avion présidentiel et à un contrat militaire — qui avaient retardé la première revue, initialement programmée pour juin, ont été résolus », avait déclaré en septembre Christian Josz, haut responsable du FMI, au terme d’une mission au Mali.

En dépit de ces propos rassurants, des bruits continuent de courir au Mali quant aux intentions du FMI. Ils évoquent les rapports d’audits effectués par la Cour suprême du Mali, et le bureau du vérificateur général du Mali, sur les carences du processus budgétaire.

La ministre malienne de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, a rejeté ces rumeurs. Dans une interview avec la Voix de l’Amérique (VOA), elle a évoqué les progrès accomplis. Les audits, a-t-elle rappelé, ont été convenus « par le gouvernement malien », de concert avec le FMI, pour que toutes les parties comprennent mieux la façon dont les achats controversés s’étaient faits, alors que le Mali ne disposait pas de ressources suffisantes dans son budget.

« Vous constaterez que rares sont les pays qui auraient accepté autant de transparence », a souligné Mme Sissoko. Pour le gouvernement malien, « cela devrait être une présomption de crédibilité », a-t-elle ajouté.

Quant au délai de décembre, « il n’y a pas de doute », a dit la ministre malienne de l’Economie et des Finances, qui reste optimiste quant au déblocage du processus FEC.

Lors d’une conférence-débat de l’Initiative pour le Changement au Mali et en Afrique (ICMA) sur les rapports d’audit du gouvernement malien le 8 novembre, le représentant résident du FMI au Mali, Anton Op de Beke, a rappelé que la mission du FMI en septembre, « a été impressionnée par la qualité professionnelle des deux rapports et par les déclarations des auteurs qu’ils avaient été permis à travailler en toute indépendance ».

Toujours selon M. Op de Beke, les « discussions avec le gouvernement malien se sont toujours concentrées sur les procédures budgétaires et de passation de marchés ». La loi de finance doit être exécutée telle qu’elle a été adoptée, a-t-il souligné. Il a salué les mesures sur lesquelles le FMI et le gouvernement malien se sont accordées, dont la publication des rapports d’audit. « Cela a été fait », a-t-il constaté.

M. Op de Beke a également noté que le gouvernement malien doit encore « faire rapport publiquement sur l’état d’avancement de l’application des sanctions contre les personnes présumées d’avoir violé les lois ou de ne pas avoir respecté les règles budgétaires ou de passation des marchés ».