Pour le quotidien francophone L'Economiste, "les Marocains peuvent se féliciter" de ces élections. Malgré les accusations d'achats de voix et d'utilisation des moyens de l'Etat pour influencer les électeurs, "tout s'est donc convenablement déroulé", commente le site Panorapost.
"Le PJD (Parti justice et développement, à la tête du gouvernement de coalition depuis 2011) domine, le PAM (Parti authenticité et modernité, libéral) avance et le parti des abstentionnistes donne une claque à tout le monde", résume en une le quotidien arabophone El Massaa. "La jeunesse, désespérée, a déserté les urnes", s'alarme le journal Aujourd'hui le Maroc.
"Le faible de taux de participation (43%) est une véritable claque adressée par les Marocains aux politiques. Il dit le décalage effrayant entre ceux qui vont gouverner le pays et les citoyens", déplore l'hebdomadaire TelQuel.
Pour l'Economiste, ces élections "consacrent le bipartisme", le PJD et le PAM ayant obtenu à eux seuls 227 sièges sur 395. "Tous les autres partis, de la majorité sortante comme de l'opposition, se retrouvent dans une situation satellitaire", et "tous les anciens partis sont en déclin".
"Le Maroc était le seul pays où un gouvernement d'obédience +islamiste+ s'était maintenu après les Printemps arabes" en 2011, rappelle Panorapost. Il reste donc au gouvernement "même après une expérience gouvernementale mi-figue mi-raisin".
En revanche, les quelque salafistes candidats sous plusieurs étiquettes "ont fait un gros flop, aucun d'entre eux n'a été élu", souligne Aujourd'hui le Maroc.
Pour former la future majorité, "le PJD ne dispose pas d'une grande marge de manoeuvre", observe encore l'Economiste. Car le bon résultat du PAM "limite considérablement les options offertes au PJD".
Et maintenant, "que va faire le roi?", s'interroge encore Panorapost. Selon la Constitution, le souverain nomme le Premier ministre au sein du parti arrivé en tête des élections. Le nouveau Parlement doit se réunir vendredi prochain.
Plusieurs titres de presse envisageaient que le Premier ministre et secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, ne soit pas automatiquement reconduit dans ses fonctions.
"Le principe de désigner le chef du parti gagnant n'est pas absolu", rappelle l'Economiste. "Une liberté de choix demeure" pour le souverain, qui "peut très bien nommer un autre membre du PJD à la tête de l'exécutif".
Autre possibilité: "si le PJD n'arrive pas à constituer une majorité dans les délais, il lui faudra passer le témoin au parti arrivé deuxième. (...) La Constitution est muette à ce sujet, mais elle ne l'interdit pas explicitement", relève le politologue Mohammed Tozy, cité par TelQuel.
Avec AFP