Le nombre de détenus en baisse en Europe mais la surpopulation perdure

La prison de Fleury-Merogis en France

Le nombre de personnes détenues en Europe est en baisse, mais la surpopulation reste un problème dans un tiers des prisons européennes, notamment en France, pointe le Conseil de l'Europe dans un rapport rendu public mardi.
"Le nombre de personnes détenues dans les prisons européennes a enregistré une baisse de 6,8% entre 2014 et 2015", s'établissant à environ 1,4 million de personnes, selon cette étude qui a passé au crible les statistiques pénales d'Etats membres de l'institution paneuropéenne pour l'année 2015.
"En Europe de l'ouest, le niveau de violence est déjà très bas. Je ne pense pas que le nombre de détenus baisse beaucoup plus que son niveau actuel", a commenté Marcelo Aebi, de l'Ecole des sciences criminelles de l'université de Lausanne, qui a dirigé l'étude.
Les pays comptant les plus forts taux d'incarcération se trouvent à l'est du continent, la Russie devançant largement la Lituanie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la Lettonie et la Turquie.
A l'inverse, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et la Suède sont les pays ayant le moins recours à l'incarcération.
L'Ukraine et la Pologne n'ont pas pu être inclues dans ce rapport, faute de données transmises au Conseil de l'Europe, qui réunit au total 47 pays.
Malgré la baisse du nombre de détenus, le problème de la surpopulation carcérale se pose dans 15 pays, au premier rang desquels la Macédoine, suivie par l'Espagne, la Hongrie, la Belgique, l'Albanie et la France.
La France comptait ainsi en 2015 113,4 détenus pour 100 places de prison.
En terme de surpopulation, la situation s'est améliorée dans certains pays, mais détériorée dans d'autres, de telle sorte qu'"aucun progrès n'a été réalisé au niveau paneuropéen", déplore le Conseil de l'Europe dans ce rapport annuel.
Il note une tendance à la diminution des courtes peines privatives de liberté dans toute l'Europe, les détenus purgeant des peines de moins d'un an représentant 13,5% du total, contre 15% en 2014.
"La diminution du nombre d'incarcérations en Europe est une évolution positive. Un recours accru à des sanctions alternatives n'entraîne pas nécessairement une augmentation du taux de criminalité, mais peut aider à la réinsertion des délinquants et à la résolution du problème de la surpopulation carcérale", a estimé le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland.
Dans les Etats étudiés, le coût médian de la détention d'une personne pendant une journée s'élève à 52 euros. En France, il s'établit à près de 103 euros par jour. Mais l'étude ne prend pas en compte les différences concernant le coût de la vie dans les différents pays.