Le nouveau président de la Cour suprême promet de combattre la corruption au Kenya

David Maraga, Kenya, le 19 octobre 2016. (CC/Carltdpp)

Le nouveau président de la Cour suprême kényane, David Maraga, a été investi dans ses fonctions mercredi et a promis de purger le système judiciaire de son pays de la corruption qui le gangrène.

David Maraga, 66 ans, est le nouveau "Chief justice", c'est à dire à la fois le premier magistrat du pays et le président de la Cour suprême, la plus haute juridiction kényane.

Choisi à l'issue d'un processus de sélection parlementaire parmi une dizaine de candidats, il remplace Willy Mutunga, qui avait décidé en juin de partir à la retraite de manière anticipée.

La Cour suprême pourrait jouer un rôle crucial dans la prochaine élection présidentielle, prévue en août 2017, car elle serait amenée à se prononcer sur un éventuel recours pour irrégularités, comme cela avait été le cas en 2013.

M. Maraga avait été nommé juge à la Haute cour en 2003, puis à la Cour d'appel en 2012.

"La corruption est une tache noire sur le système judiciaire", a-t-il déclaré lors de son investiture à la présidence mercredi matin. "La corruption est en hausse. Je combattrai la corruption dans le cadre d'une nouvelle culture du système judiciaire."

Le président kényan Uhuru Kenyatta avait appelé mardi M. Maraga à traiter les 20.000 dossiers en retard, en estimant qu'une "justice tardive est un déni de justice".

Il lui avait également demandé de faire sa priorité des "plus de 600 dossiers de corruption actuellement devant les tribunaux".

Mardi, M. Kenyatta a déclaré lors d'un sommet anti-corruption à Nairobi être "frustré" par la corruption. "J'ai fait ma part", a-t-il affirmé, blâmant la police et la magistrature pour leur incapacité supposée à enrayer le phénomène.

Cet aveu d'impuissance du président kényan lui a valu d'être moqué par la presse et les réseaux sociaux, qui ont adopté le hashtag CryBabyPresident (le président pleurnichard).

Avec AFP