Dans une résolution approuvée à une très large majorité, les eurodéputés demandent la création d'un organe européen indépendant qui disposerait de bureaux dans les États membres, afin d'aider les lanceurs d'alerte "à utiliser les bons canaux pour divulguer leurs informations" sur des fraudes nuisant aux intérêts financiers de l'Union.
Ils se prononcent également pour la mise en place de mécanismes de protection des lanceurs d'alerte pour les entreprises, les organes publics et les organisations à but non lucratif.
La résolution souligne qu'actuellement, faute d'harmonisation entre les États membres, "même si les intérêts financiers de l'Union européenne sont en cause, il peut s'avérer risqué pour les lanceurs d'alerte, sur les plans personnel et professionnel, de livrer au Parlement des informations concernant des irrégularités".
La commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager a indiqué, lors du débat dans l'hémicycle, que "14% des cas de fraude détectés le sont grâce à des lanceurs d'alerte", soulignant que "la Commission (appuyait) pleinement l'objectif de leur protection" et allait "lancer fin février une consultation publique" sur ce thème.
Le 15 mars à Luxembourg doit être rendu l'arrêt dans le procès en appel du scandale "LuxLeaks", dans lequel des lanceurs d'alerte sont poursuivis pour leurs révélations sur les pratiques fiscales du Grand-Duché.
A l'ouverture du procès en appel, le 12 décembre, une dizaine d'organisations non gouvernementales et des députés verts du Parlement européen avaient manifesté pour la création au niveau de l'Union européenne d'une protection des lanceurs d'alerte.
Avec AFP