Le patron du fisc suspendu en Afrique du Sud

Nhlanhla Nene, au centre, ministre sud-africaine des Finances, et Tom Moyane, à gauche, ministre des Finances de l'Afrique du Sud, et Mcebisi Jonas, ministre adjoint des Finances, lors de la présentation du discours sur le budget au Cap, le 25 février 2015.

Le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui s'est fixé comme priorité de relancer l'économie et de lutter contre la corruption, a suspendu avec effet immédiat le patron du fisc afin de "restaurer au plus vite la crédibilité" de l'institution publique.

"Les récents développements au fisc sud-africain sous votre direction ont résulté dans la détérioration de la confiance du public dans l'institution et dans la mise en danger des finances publiques", a estimé le président Ramaphosa dans une lettre adressée au chef du fisc Tom Moyane et rendue publique lundi soir.

"Dans l'intérêt du pays et de l'économie, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi", a-t-il ajouté.

M. Ramaphosa a demandé à M. Moyane de démissionner, ce qu'il a refusé, selon un communiqué de la présidence sud-africaine. Le chef de l'Etat a alors décidé de le suspendre avec effet immédiat.

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Cette décision intervient après la démission d'un haut responsable du fisc, Jonas Makwakwa, soupçonné de fraude. M. Moyane est accusé d'avoir couvert les allégations selon lesquelles M. Makwakwa aurait reçu plus d'un million de rands (environ 70.000 euros) de versements irréguliers sur son compte bancaire personnel.

"Des inquiétudes ont été soulevées sur la façon avec laquelle M. Moyane a géré la question Makwakwa (...) et sur la gestion du remboursement de la TVA", des affaires qui peuvent "potentiellement mettre en péril l'intégrité" du fisc, a expliqué M. Ramaphosa.

M. Moyane est soupçonné d'avoir approuvé un remboursement de taxe d'une valeur de 70 millions de rands (près de 5 millions d'euros) à la sulfureuse famille d'hommes d'affaires Gupta, au coeur de plusieurs affaires de corruption.

M. Ramaphosa a succédé mi-février au président Jacob Zuma, qui a dû démissionner sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC). Le nouveau président, patron de l'ANC, s'est engagé à "renverser le cours de la corruption" à la tête de l'Etat, alors que la présidence de son prédécesseur a été éclaboussée par plusieurs scandales.

Avec AFP