Le Pérou à la fête pour les 40 ans du Rallye Dakar

Le pilote Stéphane Peterhansel et son copilote Jean Paul Cottret, tous deux originaires de France, participent à la 13ème étape du Rallye Dakar Argentine-Chili-Pérou 2012 entre Nazca et Pisco, Pérou, le 14 janvier 2012.

Trois pays, trois ambiances. Du Pérou à l'Argentine via la Bolivie, le Dakar souffle ses 40 bougies du 6 au 20 janvier en jouant sur la richesse des terrains sud-américains, sable compris, avec le vœu que le mauvais temps ne s'invite pas à la fête.

Des dunes après le départ de Lima, de l'altitude dans les Andes, puis des rio, et encore des dunes, jusqu'à l'arrivée à Cordoba, 8.700 km plus loin: le célèbre rallye-raid va éprouver ses 525 concurrents dans la diversité de l'Amérique du sud qu'il sillonnera pour la dixième fois.

"On va avoir des conditions de course extrêmement différentes d'un pays à l'autre", se réjouit auprès de l'AFP le directeur de la course Etienne Lavigne, qui veut "surprendre presque tous les jours" dans des régions bien connues du bivouac.

En Bolivie, sur la carte pour la 5e édition de suite, "ce ne seront pas les mêmes spéciales, ni les mêmes terrains", explique-t-il. Si l'Argentine a accueilli six des neufs arrivées du Dakar depuis 2009, ce sera une première pour Cordoba (nord), la deuxième ville du pays et hôte de l'étape annuelle du Championnat du monde des rallyes (WRC).

La star du parcours reste le Pérou, que l'épreuve n'avait plus vu depuis 2013. Après le départ donné dans la capitale, le tracé dessine deux boucles autour des villes côtières de Pisco et San Juan de Marcona, avant de plonger plein sud vers Arequipa, d'où les concurrents rejoindront La Paz (Bolivie) par le lac Titicaca.

"On va vraiment avoir beaucoup de sable, de navigation, de franchissements, des étapes dans le coeur de l'ADN du Dakar, le désert", décrit Lavigne.

'Sortir du Pérou bien placé'

Les pilotes attendent autant les dunes qu'ils les craignent. "On peut y laisser beaucoup de minutes, voire des heures", explique le double tenant du titre, et recordman de victoires dans l'épreuve (13), Stéphane Peterhansel. "Il va falloir sortir du Pérou bien placé."

"C'est pour moi beaucoup d'occasions de briller", réagit le motard Adrien van Beveren (Yamaha), 4e en 2017 et trois fois vainqueur de l'enduro du Touquet. "Les dunes du Pérou sont certainement très différentes de celles du Touquet", rit-il.

Mais le Pérou incarne également les limites du Dakar sud-américain: sa fragilité face au très mauvais temps. Lima avait dû renoncer, en août 2015, à accueillir le départ 2016 en raison du phénomène climatique El Niño, qui se traduit par des pluies torrentielles à partir de janvier.

En 2017, les intempéries, inondations et glissements de terrain ont provoqué la mort de 133 personnes dans le pays sur les quatre premiers mois, selon des chiffres officiels. Sur le Dakar, loin des côtes, le mauvais temps a conduit à l'annulation de plus de 30% des spéciales.

"Je ne crains pas El Niño. L'année dernière, on n'a vraiment pas eu de chance. (Cette année) On a de très fortes chances de ne pas être soumis aux mêmes aléas climatiques", espère Lavigne.

Loeb, Peterhansel, Despres et Sainz

"La météo du côté de la Bolivie est toujours un peu incertaine. On prend le risque, mais la Bolivie en vaut la peine", estime Peterhansel.

Le programme a été conçu pour étaler le suspense jusqu'au bout, avec la plus longue spéciale auto (522 km) prévue l'avant-veille de l'arrivée et une autre le matin du podium.

Vainqueur huit fois du Rallye d'Argentine, le Français Sébastien Loeb espère revoir Cordoba comme grand vainqueur pour son troisième Dakar, après sa deuxième place en 2017. Mais la concurrence s'annonce serrée. Outre l'Alsacien, Peugeot alignera "Monsieur Dakar", Peterhansel, Cyril Despres et Carlos Sainz, soit autant de sérieux prétendants.

Peugeot achevant son aventure Dakar après 2018, "on a à coeur de terminer sur une bonne note", explique le patron de l'équipe Bruno Famin qui a fixé l'objectif: "Gagner."

Le Qatarien Nasser al-Attiyah, champion 2015, et le Sud-Africain Giniel de Villiers, sacré en 2009, tenteront avec Toyota de contester la suprématie de la marque au lion, auteur du triplé en 2017, tout comme l'Espagnol Nani Roma, de retour avec Mini avec qui il s'était imposé en 2014.

Côté moto, l'Anglais Sam Sunderland (KTM) est en piste pour le doublé, dans une discipline en manque de leaders incontestés depuis 2016 et les retraits successifs de Despres (2014) et de Marc Coma (2015). "C'est mon défi", explique-t-il. "Je me sens confiant."

Avec AFP