Le Premier ministre annonce des mesures pour la sécurité à Tombouctou

Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maiga serre la main du maire de Mopti lors de sa visite dans la région centrale du Mali, le 14 octobre 2018.

Le Premier ministre malien a annoncé de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité à Tombouctou, dont l'envoi de policiers, gendarmes et soldats supplémentaires dans cette région du nord du pays, après une montée de l'insécurité qui inquiète les populations.

"Trois cent cinquante éléments supplémentaires de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale (une unité de l'armée) seront bientôt déployés dans la ville de Tombouctou et dans la région du même nom", a déclaré samedi à la presse Soumeylou Boubeye Maïga, sans préciser de date. Son cabinet a évoqué "début 2019".

Le chef du gouvernement malien s'exprimait à Bamako, à son retour d'une visite de 48 heures dans la région de Tombouctou lors de laquelle il a rencontré des populations locales.


M. Maïga a également annoncé "l'accroissement des moyens logistiques des forces de sécurité, la création prochaine d'un corps de gardes-frontières" et "la création en 2019 de la région militaire de Taoudéni", une région administrative récemment créée.

De nombreux habitants de Tombouctou se sont affirmés inquiets de l'insécurité.

"Monsieur le Premier ministre, il faut régler le problème d'insécurité. Il y a des braquages, des vols de véhicule. Nous vivons la peur au ventre", a déclaré Moustapha Maïga, de la coordination de la jeunesse de Tombouctou, lors d'une rencontre samedi avec le Premier ministre Maïga.

Cinq véhicules appartenant à des civils ont été enlevés cette semaine dans la région de Tombouctou, a affirmé à l'AFP une source de sécurité.

"Ce sont des bandits, alliés aux terroristes qui commettent ces braquages. Chacun doit choisir son camp et aider les forces de sécurité et de défense. L'Etat ne reculera pas devant ses responsabilités", a répondu le Premier ministre malien à la population.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.