Le Premier ministre libyen Sarraj à Moscou début mars

Le ministre Fayez al-Sarraj, à droite, arrive à Tripoli, Libye, le 30 mars 2016.

Le chef du gouvernement d'union nationale libyen, Fayez al-Sarraj, se rendra en fin de semaine en Russie, un pays qui joue un rôle de plus en plus actif dans la Libye plongée dans la crise.

M. Sarraj "effectuera une visite à Moscou" à partir de jeudi 2 mars, a indiqué à l'AFP une source au sein du gouvernement d'union (GNA), sans donner de détails sur le programme.

Cette visite intervient alors que des initiatives sont lancées pour tenter de rapprocher M. Sarraj, à la tête du gouvernement basé à Tripoli, et son principal rival, le maréchal controversé Khalifa Haftar, homme fort des autorités basées dans l'est du pays.

Ce dernier s'est récemment rendu à Moscou et a été accueilli sur un porte-avion russe croisant au large de la Libye.

La Russie et l'Egypte ont tenté le 14 février une médiation entre MM. Sarraj et Haftar en organisant une rencontre au Caire mais celle-ci ne s'est finalement pas tenue.

A Moscou, M. Sarraj va tenter d'obtenir le soutien de la Russie à une révision de l'accord politique interlibyen, conclu sous l'égide des Nations unies au Maroc en décembre 2015, selon Mattia Toaldo, expert au Conseil européen des relations extérieures.

Cette révision doit permettre de donner un plus grand rôle à M. Haftar en échange de son soutien au GNA, actuellement reconnu par les Européens, les Américains, quelques pays africains et l'ONU.

D'autre part, la compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC) a récemment annoncé avoir signé un accord de coopération avec le géant russe Rosneft pour des investissements dans le secteur des hydrocarbures en Libye.

L'accord avec Rosneft "est un bon exemple pour illustrer les options de la Russie en Libye", qui cherche à jour un rôle de "médiation entre MM. Sarraj et Haftar tout en veillant à ancrer sa présence commerciale et militaire", estime M. Toaldo. "Les Russes sont en mesure de fournir un soutien militaire à Haftar, mais ils risqueraient ainsi une escalade indéfinie" de la crise qui "mettrait en péril leurs intérêts".

Avec AFP