Le chef de l’Etat bissau-guinéen s'est déclaré confiant dans une issue prochaine à la crise politique dans son pays.
Sa visite à Conakry vise à faire une revue des discussions à son homologue guinéen Alpha Condé.
Les acteurs de la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau depuis plus d'un an ont accepté le 10 septembre une proposition en six points présentée par des dirigeants de la région, dont M. Condé.
"Je suis en Guinée pour parler avec mon grand frère, le président Alpha Condé, qui est en même temps le médiateur dans la crise en Guinée-Bissau", a déclaré à la presse M. Vaz à son arrivée à Conakry pour une visite de quelques heures, à bord d'un avion de l'ONU.
Il s'est dit "convaincu" de parvenir à la "paix et la stabilité" dans son pays grâce notamment à l'implication personnelle de M. Condé, auquel il a expliqué être venu rendre compte de ses discussions des derniers jours avec les autres protagonistes de la crise.
Ceux-ci doivent tous se retrouver à Conakry pour une réunion la semaine prochaine, selon des sources politiques bissau-guinéennes.
L'accord prévoit notamment la formation d'un gouvernement consensuel et inclusif, un point qui fait encore débat entre M. Vaz et le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), dirigé par son ex-Premier ministre Domingos Simoes Pereira, auquel tous deux appartiennent.
La Guinée-Bissau traverse des turbulences politiques depuis la destitution en août 2015 par le président Vaz de M. Pereira.
Le PAIGC conteste la désignation en juin 2016 de Baciro Dja comme Premier ministre. Et ses députés refusent de siéger, empêchant le Parlement de fonctionner.
Selon la Constitution, le choix du Premier ministre revient au parti majoritaire.
Or, le PAIGC ayant perdu récemment sa majorité absolue de 57 sièges sur 102 à la suite de la fronde de 15 députés, M. Vaz veut s'appuyer sur une majorité alternative, constituée des 41 députés du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition), et des 15 frondeurs du PAIGC.
Les tensions à la tête de l'Etat inquiètent d'autant plus la communauté internationale que l'élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l'ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest jusqu'alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de coup d'Etat militaires à répétition.
L'instabilité et la pauvreté y ont longtemps facilité l'implantation de narcotrafiquants, sous la protection de hauts responsables de l'armée, comme l'a rappelé la condamnation mardi par un tribunal américain à quatre ans de prison de l'ex-chef de la Marine "Bubo" Na Tchuto, arrêté en avril 2013 par l'agence fédérale anti-drogue américaine (DEA).
Avec AFP