Pour marquer l'évènement, ce dernier a fêté l'anniversaire de son hôte âgé de 85 ans avec un gâteau sur lequel figuraient les drapeaux des deux pays.
"Nous avons eu des entretiens constructifs qui reflètent les liens de fraternité et d'histoire entre nos pays et nos peuples", a dit M. Aoun lors d'une conférence de presse conjointe.
"Je profite de cette occasion pour féliciter le peuple irakien pour sa fermeté, sa patience et la force de sa détermination face à l'adversité, les conditions terribles qu'il a endurées, notamment face au terrorisme", a-t-il ajouté.
"Nous avons au Liban la même souffrance à la frontière orientale, et nous avons réussi à l'emporter dans une bataille grandiose à l'automne de l'an dernier", a-t-il souligné faisant allusion à la bataille de l'armée pour chasser le groupe Etat islamique (EI) d'une région libanaise frontalière de la Syrie.
Le chef de l'Etat a insisté sur "la nécessité d'efforts conjoints des pays arabes et internationaux pour combattre le terrorisme de manière effective et radicale, basée non seulement sur l'élimination des terroristes mais aussi sur la lutte contre les facteurs favorisant l'émergence de cette idéologie".
M. Aoun a également fait part à son homologue "des menaces israéliennes contre son pays, qui se sont intensifiées dans la période récente, et lui a expliqué la position unifiée et ferme du Liban face à elles".
Une vive tension règne entre l'Etat hebreu, la Syrie et le Liban. Récemment l'aviation de Damas a abattu un avion israélien qui bombardait son territoire.
Pour sa part Fouad Massoum a assuré à son interlocuteur qu'après "le changement de régime en Irak, nous avons commencé à chercher un modèle d'équilibre des composantes (religieuses) et nous avons trouvé le modèle libanais".
Après la chute du dictateur Saddam Hussein, l'Irak a adopté une nouvelle Constitution en 2006 avec pour règle non écrite, comme au Liban, une répartition des pouvoirs en fonction des communautés, la présidence étant dévolue à un kurde, le poste de Premier ministre à un chiite et celui de chef du Parlement à un sunnite.
Le président Aoun, qui passera la nuit à Bagdad, avant de poursuivre sa route en Arménie, doit rencontrer successivement le Premier ministre Haider al-Abadi ainsi que le président du Parlement Salim al-Joubouri et le vice-président Iyad Allawi.
Le pays a été mis en quarantaine après l'invasion irakienne du Koweit en 1990 et l'embargo international qui avait suivi.
Amine Gemayel, en tant qu'ancien président de la République libanaise (1982-1988) était venu à Bagdad pour tenter une médiation en 2003 afin d'empêcher l'invasion de l'Irak par une coalition menée par les Etats-Unis.
Chrétien maronite, Michel Aoun a visité la cathédrale syriaque catholique Saiyadat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel secours) de Bagdad, théâtre d'un massacre le 31 octobre 2010 qui avait fait 55 morts.
Le 3 novembre 2010, la branche irakienne d'Al-Qaïda qui avait revendiqué l'attaque, avait qualifié les chrétiens irakiens de "cibles légitimes".
M. Aoun a assisté à un sermon de l'archevêque syriaque catholique de Bagdad, Ephrem Youssef Abba, qui a remercié le Liban d'accueillir des Irakiens ayant fui leur pays à cause de la guerre et des menaces extrémistes.
Le quotidien gouvernemental irakien a titré "Bienvenu général", en raison de la carrière militaire du chef de l'Etat libanais.