Abdullahi Hassan Sharif "est arrivé au Canada en 2012 (...) à un port d'entrée officiel et a demandé l'asile du Canada", a déclaré mercredi Ahmed Hussen, ministre de l'Immigration.
"Il a entamé la procédure habituelle à l'époque et a obtenu le statut de réfugié plus tard cette année-là", a souligné le ministre, sans préjuger d'une faille dans le traitement de sa demande.
Le suspect de l'attaque d'Edmonton était en effet sous le coup d'un arrêté d'expulsion aux Etats-Unis, un statut non examiné par la police canadienne des frontières à l'arrivée du Somalien en provenance des Etats-Unis.
En 2011, "les douanes américaines ont déféré Abdullahi Hassan Sharif au service de l'immigration et des frontières (ICE) au centre de détention d'Otay Mesa" à San Diego (Californie), a indiqué Lauren Mack, porte-parole de l'ICE dans un courriel à l'AFP.
"Le 22 septembre 2011, un juge de l'immigration a ordonné de l'expulser en Somalie (...) et M. Sharif a renoncé à faire appel de cette décision", a indiqué la même source.
Deux mois plus tard, l'individu a été remis en liberté à la condition de se présenter régulièrement aux services de mise en application des expulsions de l'ICE.
"Sharif ne s'est pas présenté à son rendez-vous du 24 janvier 2012", selon Lauren Mack, soulignant que les recherches engagées par l'ICE pour localiser le Somalien sont restées vaines.
En se présentant à un poste-frontière régulier pour y demander un statut de réfugié, Abdullahi Hassan Sharif tombait sous le coup de l'entente canado-américaine sur les tiers pays sûrs de 2004, qui stipule qu'une personne doit présenter sa demande d'asile dans le premier pays où il entre.
Il aurait donc dû déposer sa demande aux Etats-Unis, même si certaines dérogations peuvent être accordées exceptionnellement, selon l'Immigration canadienne.
"Nous allons étudier exactement ce qui est advenu dans ce cas", a déclaré mercredi Justin Trudeau lors d'un point de presse à Ottawa.
Avec AFP