Le président Déby veut aller vers la parité entre hommes et femmes au Tchad

Le président tchadien Idriss Déby à N'djamena, le 24 février 2016.

Le président tchadien Idriss Déby Itno entend parvenir à la parité entre hommes et femmes "dans les fonctions nominatives et électives", en commençant par un quota de 30% de candidates aux prochaines législatives, selon une ordonnance.

"Un quota de 30% est affecté aux femmes dans les fonctions nominatives et électives, ce quota doit tendre progressivement vers la parité", selon cette ordonnance présidentielle.

"Sous peine d'irrecevabilité, les listes des candidatures aux élections législatives (prévues en novembre) et locales doivent être composées d'au moins 30% des femmes", ajoute le texte.

La parité entre hommes et femmes était l'une des résolutions d'un forum national sur les réformes institutionnelles tenu en mars et qui ont servi de base à une nouvelle Constitution.

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Le Tchad compte dans son nouveau gouvernement formé en mai huit femmes sur 28 ministres, alors qu'elles représentent 52% de la population estimée à 12 millions d'habitants.

Elles font souvent l'objet de discriminations, rapportent les défenseurs des droits des femmes.

Si le pays dispose "d'une base juridique solide visant l'égalité de genre", il existe "certaines pratiques culturelles néfastes (...) profondément ancrées dans une société patriarcale traditionaliste", selon le rapport d'un groupe de travail de l'ONU qui a effectué une mission au Tchad en décembre.

"Les femmes sont fréquemment reléguées au second rang, ne prennent pas part à la prise de décision, ne sont considérées que si elles restent au foyer et ont souvent peur de leur mari", indique le texte.

"Selon certaines traditions dominantes, la femme devient la propriété de l'homme qui l'acquiert au travers d'une dot", affirme l'ONU qui ajoute: "68% des filles au Tchad sont mariées avant 18 ans".

Vingt-deux d'entre elles sont alphabétisées contre 54% des hommes, estime encore l'ONU qui fait état d'autres violences comme les mutilations génitales ou les violences domestiques.

Avec AFP