"Il y a au moins deux villages (nigériens) où Boko Haram a pris pied, un autre village est vraiment infesté. D'autres villages sont fréquentés par les éléments de Boko Haram, ce qui leur permet de couper les routes", a déclaré M. Bazoum lors d'une conférence de presse à Diffa, au terme de trois jours passés dans cette région du sud-est victime depuis 2015 d'attaques jihadistes.
"Nous allons donner des instructions pour que ces villages soient nettoyés et nous allons entreprendre des opérations conjointes avec nos amis du Nigeria pour que des deux côtés, nous vidions les villages de cette présence fréquente des éléments de Boko Haram", a-t-il ajouté.
"Des patrouilles, des fouilles et des interpellations" seront également menées, y compris dans "les villages désaffectés" dont les habitants ont fui les exactions.
Le président n'a pas donné de date de début des opérations.
"Sur le plan militaire, nous avons un bon rapport de force (...) mais l'ennemi se réorganise, il a beaucoup de capacité", donc "nous resterons très vigilants", a-t-il affirmé. "Leur front a avancé (...) ça dénote qu'ils ont élargi leur espace, parce que, géographiquement, la base de Boko Haram c'est le lit et les îles du Lac Tchad (Niger-Nigeria-Tchad, Cameroun) et la forêt de Sambissa (nord-est du Nigeria)", a-t-il observé.
Selon une source sécuritaire, les "terroristes" opèrent désormais "de plus en plus à l'ouest et au sud" de la région de Diffa, loin du Lac Tchad, leur rayon d'action habituel.
Selon l'ONU, entre janvier et juin 2021, neuf attaques ont ciblé des positions des Forces de défense et de sécurité (FDS) dans deux villes qui ne sont pas riveraines du Lac, dont Diffa, la capitale régionale, et Maïné-Soroa, signe d’une dégradation de la situation sécuritaire.
La région de Diffa abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés fuyant depuis 2015 les exactions des jihadistes, selon l'ONU.
Le Niger doit également faire face à celles de groupes jihadistes sahéliens, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), dans sa partie ouest.
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