"L'histoire s'écrit au centre du pays à Gitega, le chef de l'Etat Pierre Nkurunziza vient d'apposer sa signature sur la nouvelle Constitution du Burundi", a annoncé la présidence sur son compte Twitter officiel.
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M. Nkurunziza doit ensuite se rendre dans la commune de Bugendana, dans la province de Gitega, pour "sa présentation au peuple burundais", selon un programme rendu public par le protocole présidentiel.
Pour l'opposition, l'adoption de la nouvelle Constitution enterre l'accord de paix d'Arusha signé en 2000, qui avait instauré un partage du pouvoir politique et ethnique.
La nouvelle Constitution permet au chef de l'Etat, au pouvoir depuis 2005, de briguer deux nouveaux mandats de sept ans à partir de 2020.
Le nouveau texte, contesté en vain devant la Cour constitutionnelle par une coalition d'opposition, donne par ailleurs les mains libres à M. Nkurunziza, qui concentrera désormais seul tous les leviers du pouvoir exécutif.
De nombreux opposants ont dénoncé sur WhatsApp le choix de Bugendana, qui "symbolise les crimes les plus graves de la rébellion du Cndd-FDD" (le parti de Nkurunziza, ndlr).
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Ils évoquent ainsi "plus de 600 tutsi massacrés dans un camp de déplacés en juillet 1996", au plus fort de la terrible guerre civile qui a opposé l'armée, dominée alors par la minorité tutsi, aux mouvements rebelles hutu, et qui a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.
Sous couvert de l'anonymat, un des proches de M. Nkurunziza a expliqué que "Bugendana est placé très exactement au centre du Burundi et (que) c'est la commune natale de l'un des plus grands rois de ce pays, Mwezi IV Gisabo, qui a combattu pour la souveraineté nationale".
"Cela n'a rien à voir avec la guerre civile", a protesté la même source.
Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce de la candidature controversée de M. Nkurunziza à un troisième mandat, en avril 2015.
Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés entre avril 2015 et mai 2017, d'après les estimations de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête.
Avec AFP